Je ne sais pas vous, mais j’ai l’impression que l’été est passé à la vitesse d’un éclair, voire d’un taliban en scooter filant vers Kaboul, ou encore d’un Belmondo aka Jo Cavalier s’échappant du Berghof d’Hitler, et fonçant vers l’Autriche dans le but d’y mettre à l’abris la famille Rosenblum.
Et voilà donc déjà Septembre, avec son spleen et son cortège de reprises, dont la rentrée associative. Et pour une asso, le kick-off meeting de la saison c’est le fameux forum des associations qui se tient tout début septembre, qui permet aux clubs de retrouver leurs chers adhérents, et d’essayer pourquoi pas d’en recruter de nouveaux.
F Forum des assos, musée des miniatures et le RERV, c’est la rentrée
Le Forum est un vrai moment de partage, un incontournable quand on veut promouvoir son activité, et comme tous les ans nous tenions notre stand au cœur d’un très bel écrin aux portes de Paris.
Pour les bénévoles comme pour les professeurs la saison dernière a été un vrai casse-tête: il a fallu jongler avec la situation épidémique en essayant de toujours trouver la solution qui permet de continuer l’activité même en mode dégradé, et de pouvoir informer des changements de dernières minutes en temps réel.
Alors, situation sanitaire oblige, cette année exit les démonstrations qui participaient au côté festif de l’évènement, nous avons par contre vu arriver sur le forum le fameux pass-sanitaire qui n’en finit pas de diviser.
Les amis, au-delà de l’activité, pour moi une asso est d’autant plus utile qu’elle permet aux gens d’échapper un peu à leur milieu social et culturel, et d’échanger avec des personnes différentes autour d’une passion commune.
A mon sens, le tissu associatif est au cœur du vivre ensemble, les bénévoles en font beaucoup et pourtant on nous en demande toujours plus : le contrôle des pass-sanitaires de nos adhérents, des questionnaires “usines à gaz” à faire valider par le licencié pour pouvoir lui reconduire son certificat médical… On nous impose clairement de sortir de notre rôle, ce qui risque d’éteindre certaines vocations, à un moment où je pense on n’a jamais eu autant besoin de se retrouver.
Pour finir, en consultant mes emails je suis tombé sur un message des plus laconiques, m’informant que j’allais être soumis à un mystérieux contrôle d’honorabilité.
Les amis, si vous avez des photos de soirées un peu mouvementées merci de les garder au chaud. Blagues à part, un zeste d’explication n’aurait pas été superflu; les autres membres du bureau l’ont également reçu sans plus de détail.
Le Kampai de cloture
Ceci dit c’était quand même bien sympa de retrouver toute le monde, de voir que les autres assos que nous côtoyons depuis toujours ont aussi résisté à 2020, et nous avons hâte de rentrer dans le dur pour voir ce que cette saison nous réserve.
Allez on quitte maintenant la région parisienne pour une escapade au pays des Bouchons, à la découverte d’une petite pépite nichée dans le cœur historique de la ville, ambiance “Gulliver, il était lyonnais ?” c’est parti…
Lyon entre Cinéma et Miniatures
J’ai fait quelques visites à Lyon mais souvent dans le cadre du boulot, on ne peut pas dire que c’est une ville que je connais bien. Mais il y a un endroit qui m’épate particulièrement, un lieu assez magique niché au cœur du quartier Saint Jean, l’autre nom du vieux Lyon.
Situé rue Saint Jean entre bouchons, vendeurs de glaces et boutiques à touristes, on peut facilement passer devant le petit musée Cinéma et Miniature sans même le remarquer. Le lieu, hébergé dans un magnifique bâtiment classé, propose sur huit étage deux collections permanentes: une collection dédiée au cinéma et l’autre aux miniatures.
La partie cinéma vous dévoile ce qui se cache derrière les costumes, décors, maquillages et effets spéciaux.
On pénètre ce lieu mystérieux par les sous-sols et les véritables décors du film “Le Parfum” dont je confesse humblement ne pas avoir lu le bouquin. En montant les étages, le musée qui a mis la main sur des pièces maitresses du cinéma, lève le voile sur la partie immergée de l’iceberg, au risque de démystifier un peu tout ce qui fait la magie du cinéma.
No offense, mais je me demande comment ce petit musée fait pour récupérer des pièces originales des plus gros blockbusters; le conservateur doit avoir un sacré carnet d’adresses.
Mais le véritable génie de ce musée, ce qui le rend unique, se trouve au dernier étage, avec ses miniatures. L’étage expose une centaine de miniatures hyper réalistes, beaucoup viennent de Dan Ohlmann le maitre du genre et qui est aussi… le maitre des lieux, et oui c’est lui qui a créé ce mystérieux endroit.
Une miniature demande environ une année de travail , ça peut être un loft, un temple, une salle de spectacle mais….
…. mais en miniature. Vous comprenez maintenant le brillant clin d’œil à Gulliver (à Lyon ça serait plutôt Gargantua) un peu plus haut…
Je ne vous spoile pas plus, il y en a une centaine à voir. Les amis si vous passez par le vieux Lyon foncez passer une heure dans ce musée unique au monde, vous ne le regretterez pas. Toutes les infos ici : museeminiatureetcinema.fr
Il est maintenant temps de quitter la capitale des Gaules et de remonter sur Paris pour une belle balade à vélo, nom de code RER ‘V’…
RER V – L’Ourcq à vélo
Amis parisiens, si vous n’en avez pas encore entendu parler, derrière le mystérieux RER V (pour “Réseau Express Regional Vélo“) se cache un projet ambitieux qui consiste à créer une dizaine de pistes cyclables reliant les grands pôles régionaux, histoire de décongestionner les routes et les transports en commun, et surtout de permettre aux amoureux de la petite reine de se rendre au taf à vélo .
Parmi les lignes déjà existantes je vous emmène aujourd’hui étrenner la B2 au départ de La Villette et qui qui traverse le neuf trois jusqu’à la ville de Claye Souilly en suivant le Canal de l’Ourcq.
La Villette – Sous les pavés, la plage
C’est parti pour une balade de plus soixante bornes à fleur de canal. Paradoxalement la seule partie pavée du parcours est celle située dans Paris, ensuite la piste est un vrai billard.
Les tunnels pour sortir de la ville A base de pop pop pop POP !
Pour la petite histoire, Paris a étrangement toujours connu des problèmes d’eau potable et d’approvisionnement de ses fontaines. Les nombreux projets qui ont été imaginés, même déjà au temps des gaulois, ont tous avortés (pas comme au Texas depuis la nouvelle loi) . Et finalement comme souvent c’est Napoléon qui a résolu le problème (je ne vais pas me faire que des amis chez les tenant du wokisme) en créant un canal qui relie la rivière de l’Ourcq au bassin de la Villette au nord-est de Paris.
Street-art entre Pantin, et Bobigny
Dès la sortie de Paris la balade tourne au festival street art. Le canal traverse ces fameuses villes du 93 souvent passées au peloton d’exécution médiatique, ce qui ne les aide pas à résoudre leurs problèmes. Vous croiserez certainement en route des graffeurs in situ, tout à leur besogne sur fond de gros son funk ou électro.
Un peu à l’écart de la piste vous trouverez (peut-être, soyez attentifs) un espèce de cimetière pour containers assez prisé des tournages de clips et autres “youtuberies”. Ce jour-là il n’y avait étrangement personne, j’en ai profité pour m’offrir mon petit quart d’heure de célébrité.
Çà et là, un peu de poésie urbaine…
De Sevran à la Poudrerie – OKLM
A partir de Sevran le parcours devient moins urbain, plus sauvage. Un peu avant l’écluse, le Can’ohé Club Sevranais permet aux habitants du coin de découvrir le canal et sa biodiversité (coin-coins, cormorans…) .
Quelques kilomètres plus loin, la piste s’écarte un peu du canal pour traverser la forêt de la Poudrerie, qui tient son nom qu’avant il y avait ici une immense usine de poudre à canons ou à usage civil (aux détracteurs du neuf trois, on ne parle pas ici de cocaïne). Comme on lit dans les guides en manque d’inspiration : le lieu est un véritable poumon vert.
Terminus Claye Souilly
Après la Poudrerie la piste tourne un peu aux montagnes russes, puis c’est l’arrivée sur Claye Souilly petite ville du… 77. Et oui vous avez traversé le 93, vous avez bien mérité une petite pause avant d’attaquer le retour, à ce stade vous n’avez fait que la moitié.
Incontournable : Chez Magda
Le retour c’est toujours un peu moins drôle, mais bon cela permet d’admirer les murales street art qu’on ne pouvait pas apercevoir à l’aller.
Comme vous n’habitez sans doute pas la Villette et que donc il va falloir encore pousser quelques kilomètres (les plus difficiles) jusqu’à chez vous, je vous suggère un petit arrêt au stand chez Magda, réfugiée politique, ancienne dentiste devenue cheffe, et qui propose une cuisine géorgienne faite maison dont je suis fan.
Il y a du choix, les plats sont savoureux et très adorables. J’ai un faible pour les katchapuris maison, sortes de galettes farcies à la féta, histoire de récupérer un peu quelques calories et ne pas rentrer trop fit à la maison (un corps d’athlète c’est vite attrapé).
Si vous voulez en savoir plus sur Magda, son histoire ici : www.chez-magda.com/qui-sommes-nous
Et voilà les amis, j’espère que je vous aurai donné envie d’une petite escapade lyonnaise ou d’un tour de vélo sur le canal. A suivre peut-être une balade au pays de Mozart.
Bonne soirée
N.