Fin mai dernier le pays redémarrait doucement après plusieurs semaines d’un lockdown dur, le début de ces « jours heureux » censés refermer le chapitre de la pandémie. C’était la reconquête , et j’en avais profité pour faire peau neuve au niveau du blog.
Un an après quasiment jour pour jour c’est bis repetita : je reviens pour la réouverture avec un nouveau design, plus moderne et plus évolutif, et avec un article que j’ai titré de manière fort originale … la reconquête 2, en espérant ne pas aller vers une trilogie.
Dans l’article précédent, et comme tout était encore fermé, nous étions partis balader sur la toile à la découverte des neurchis et des millenials en croisade contre les boomers; sachez les amis que la résistance s’organise et que les « skywalboomers » contre-attaquent, bon je vous laisse juge moi je passe mon tour.

Alors depuis mercredi c’est un premier retour à la vraie vie, et comme l’an dernier malgré la pluie ça a été le rush sur les terrasses des restos et cafés, avec souvent une démesure dans la fête digne d’un groupe de rock italien un soir d’Eurovision.
Au passage, si vous voulez avoir une idée des relations entre les pays vous n’avez qu’à jeter un œil à l’Eurovision et vous saurez qui est pote avec qui. Nos amis anglais, derniers avec 0 point, ont sans doute payé leur Brexit; les allemands juste devant devraient peut-être se poser quelques questions… Plutôt que de lancer de grandes études géostratégiques il suffirait presque d’un Eurovision à l’échelle planétaire (je dépose le nom Mondialvision ) et vous aurez les réponses à vos interrogations géopolitiques.
Pour finir un grand bravo à la concurrente tricolore, qui malgré une prestation un peu cliché, baguette et béret, a pu toucher les votants. A moins que ce soit nos démêlés sanitaires qui aient suscité un élan de sympathie chez nos voisins…
Le 19 Mai c’était aussi la réouverture des musées et autres lieux de culture qui n’ont jamais eux suscité la ruée, mais qu’on adore savoir ouverts au cas où, un peu en mode culture ready. Pour l’occasion je vous emmène à Beaubourg l’un des mes endroits fétiches, sur les pas de la Commune de Paris, et dans deux galeries street art plus confidentielles : le Color Festival et le Spot 13.
Spot 13, sous les gravats la plage
L’association Spot 13 a pris possession de ce qui ressemble à un chantier abandonné, au cœur du no mans qui s’étend entre le nord du 13ème et le périph, et a invité le gratin des graffeurs et pocheurs parisiens à venir y performer.
L’endroit est constamment en mouvement car les fresques (ou murales comme on dit à Montréal) changent à peu près tous les 10 jours, Spot 13 c’est 48 Allée Paris-Ivry et c’est gratuit. les infos ici.
Explosion de couleurs à République
On change de rive, direction le boulevard de la République pour une immersion street art dans un immeuble désaffecté, le Color Festival. Alors si je ne connaissais pas l’asso Spot 13, ici j’ai cru comprendre que c’était Combo Culture Kidnapper qui se cachait derrière l’évènement.
J’ai découvert Combo il y a quelques années à l’Institut du Monde Arabe lors une expo assez militante, CoeXisT (cf ancien blog). Le gars vient de la pub et s’est fait connaitre dans le street art par quelques coups d’éclats, comme s’infiltrer sur le site de Tchernobyl afin d’y coller des publicités vantant l’énergie nucléaire.
Combo propose des œuvres engagées qui peuvent déranger comme le Tintin embrassant Haddock qu’on croise souvent dans Paris, ou encore sa Venus de Clichy représentant une femme voilée. En plus de fréquemment récolter insultes racistes et homophobes, il a subi un passage à tabac sévère lors d’un collage dans le nord de Paris.
Cette fois la balade n’est pas militante mais plutôt onirique, un déluge de couleurs, c’est très instagramable vous allez en ressortir Docteur es Stories.
Le Color Festival c’est 81 Avenue de la République, métro Saint Maur, entrée 10 euros.
Les 150 ans de la Commune de Paris
Dans un autre registre mais pas si éloigné, le mois de mai marque le 150ème anniversaire de la Commune de Paris, et parmi les (discrètes) célébrations le graphiste Dugudus promène dans Paris une cinquantaine de personnages de la Commune en taille réelle.
L’expo est partie de Montmartre et change régulièrement de lieu, je l’avais vue sur les grilles de l’hôtel de ville et elle se trouve en ce moment au parc des Buttes Chaumont.
Long story short : on est fin 1870 et allez savoir pourquoi l’empereur Napoléon III déclare une guerre impréparée à une Prusse qui n’attend qu’une bonne bagarre pour déclarer le Reich: l’empire Allemand. Les français prennent une rouste mémorable à la bataille de Sedan et des élections sont improvisées afin de négocier la capitulation avec les prussiens qui assiègent déjà Paris.
La ville de Paris va alors refuser cette capitulation et ne pas reconnaitre ce nouveau gouvernement, Paris va déclarer la Commune, sorte d’auto administration de la ville avec son propre gouvernement.
Après plus de deux mois, le gouvernement français installé à Versailles avec à sa tête Adolphe Thiers lance l’offensive sur la ville, la bataille se finira par le massacre des communards qui ne pouvaient pas vraiment rivaliser face à une armée de métier, lors de la semaine sanglante fin Mai 1871.
Je vous encourage à lire sur le sujet c’est passionnant, la Commune a laissé des traces et a inspiré d’autres pays, dont la Russie pour sa révolution un demi-siècle plus tard.
L’expo de Dugudus est gratuite, et je vous colle ici le programme de toutes les célébrations.
Retour à Beaubourg
Pour finir on prend le chemin de Beaubourg, la bonne nouvelle est que mon adhésion qui avait expiré a été prolongée jusqu’à fin 2021, ce qui devrait me permettre de vous y emmener régulièrement. Beaubourg, pour rappel, c’est une collection permanente d’art moderne et des expos hors norme qui s’étalent souvent sur plusieurs mois.
A l’affiche en ce moment « Elles font l’abstraction » un expo qui revient sur l’apport des femmes à ce mouvement. Les amis sur les 106 artistes exposées, je n’en connaissais… qu’une seule, Sonia Delaunay, c’est dire s’il était difficile au début du 20ème siècle de se faire reconnaitre en tant qu’artiste quand on est femme.
Le musée propose dans la galerie voisine une rétrospective consacrée à l’artiste allemande Hito Steyerl que je ne connaissais pas (non plus). Une balade immersive un peu barrée autour de l’intelligence artificielle, c’est plutôt réussi.
Et voilà les amis pour cette reprise, pour terminer une petite pensée pour ceux pour qui la réouverture ne change rien car les terrasses restent un luxe, et pour mes amis lillois qui doivent être ravis d’avoir terminé Champions de France.
Demain c’est vacances, et départ sur la Loire à vélo
Bonne soirée
N.