La Provence est sans doute l’une des plus belles régions de France, et dans cet épisode nous partons découvrir quelques pépites, des sentiers d’ocres ou encore des fontaines mystiques, avec pour commencer une escapade au pays des Comtes de Provence.
Les Carrières de Lumières
A une petite heure de route de Marseille, le village médiéval des Baux de Provence domine les Alpilles depuis son python rocheux. Ancien fief des Comtes de Provence qui ont gouverné la région jusqu’à ce qu’elle soit intégrée au royaume de France, le village des Baux est aujourd’hui un incontournable lorsque on visite la région.
Mais à mon sens le plus grand intérêt du coin se trouve à quelques pas sous terre, dans d’anciennes carrières qui ont connu leur heure de gloire au XIX ième siècle (la bauxite tient son nom des Baux).
Si les carrières ont fini par fermer, victimes de la modernisation des métiers de la construction, elles ont su ressusciter dans un tout autre domaine: d’abord comme décors pour tournages et spectacles vivants, puis comme support pour des projections monumentales.
La carrière des Grands Fonds (le nom original des carrières de lumières) est un OVNI au cœur de cette Provence historique, la programmation est variée, attention coté tarif ce n’est pas donné.
Vous trouverez toutes les infos ici : https://www.carrieres-lumieres.com/
A Paris nous avons l’atelier des lumières qui s’est largement inspiré des carrières. C’est sympa, mais lorsque vous aurez vu un spectacle aux carrières, vous risquez de vous sentir un peu à l’étroit à l’atelier. En parlant d’atelier, si vous déjeunez dans les Alpilles nous avons eu un coup de cœur pour un resto à Maussane le village voisin : Aux Ateliers (pas de site, mais un facebook ici ).
La Fontaine de Vaucluse
A une heure au nord de Marseille, on peut trouver une mystérieuse vallée close, une “vallis clausa” pour les latinistes qui visaient la mention au bac, et qui va donner son nom à tout un département: le Vaucluse.
Depuis tout petit je vais régulièrement à Fontaine de Vaucluse où la rivière Sorgue prend sa source, les eaux émeraudes qui creusent la vallée donnent au lieu une aura un peu mystique, on s’attendrait presque à voir débarquer le roi Kong au détour de la rivière.
Comme on peut s’y attendre la vallée close est … close, par une falaise de plus de 200 mètres au pied de laquelle on trouve un gouffre. Ce gouffre a été fouillé par des grands noms, dont le commandant Cousteau, mais c’est un robot qui est descendu le plus bas en 1985, à 315 mètres (une tour Eiffel), depuis personne n’a pu aller plus loin.
Si on s’approche un peu on peut voir de l’eau dans le gouffre, après les pluies ou à la fonte des neiges cette eau jaillit du gouffre telle une fontaine (d’où le nom du village, comme on dit à Marseille : t’y a compris le coup ? ) et vient alimenter la Sorgue.
Comme vous vous en doutez, le lieu est entouré d’un tas de mythes et de légendes, alimentés par tout ce qu’on a pu en remonter (pièces d’or…)
Attention le spot est très (voire trop) touristique, allez-y plutôt hors saison pour apprécier la balade.
Pour finir, la Fontaine de Vaucluse se trouve dans le beau massif du Luberon. Ce beau massif est l’objet d’une guéguerre de la prononciation, entre les adeptes du “LubÉron” et les partisans du “LubEUron”. Les dicos acceptent les deux, mais cela ne suffit pas pour faire baisser la tension entre les antagonistes qui s’affrontent impitoyablement sur tweeter.
J’ai eu récemment une conversation de première importance à ce sujet, entre Ukraine et Covid, et on m’a fait remarquer qu’on prononçait BibEUron. C’est vrai, je prononce aussi bibEUron, mais LubEUron désolé je n’y arriverai jamais, je finirai probablement dans l’enfer des linguistes.
Les ocres de Roussillon
Nous quittons maintenant la Fontaine de Vaucluse pour partir à la découverte d’une autre curiosité géologique située à une volée de kilomètres de là, toujours au cœur du “LubÉron” : le village de Roussillon.
A Roussillon, comme son nom le laisse entendre, tout est rouge…
Selon la légende, lors d’un dîner, un seigneur d’Avignon a fait manger à son épouse le cœur de son amant. Lorsqu’elle réalise l’horreur de la situation, Dame Sermonde (l’épouse en question) se jette dans le vide du haut du château, son corps sanglant va alors colorer de rouge les terres alentours.
C’est vrai que les légendes médiévales sont rarement funs et festives. Allez je vous offre une explication alternative: la couleur rouge vient des ocres jaunes et rouges présents en masses dans les sols. Ce pigment naturel, utilisé par l’homme depuis toujours, donne au lieu des faux airs d’Arizona.
Avec un départ en haut du village, le sentier des ocres propose une chouette mais courte balade colorée, en rouge et jaune n’en déplaise à Jeanne Mas.
Nous avons voulu prolonger la soirée, mais le lundi soir Roussillon ce n’est pas Madrid. Il y a bien Gordes pas loin qui propose des choses sympas, mais c’est à Lourmarin que vous trouverez à coup sûr votre bonheur, il y a l’embarras du choix.
Nous avons pu finir la soirée à La Récréation, petit restaurant niché dans un joli jardin, dont les cartes sont écrites à la mano dans des classeurs d’écolier (“la récréation“, t’y as compris le coup ?).
A suivre d’autres escapades autour de Marseille, d’autres pépites à découvrir.
N.