Pour ce troisième opus partons découvrir une pépite nichée au cœur du Panier, le quartier historique. Nous irons ensuite profiter d’une des plus belles vues sur la ville depuis les Jardins du Pharo.
Direction pour commencer la Vieille Charité, un monument témoin d’une époque où l’on avait mis en place une façon disruptive de lutter contre la pauvreté en se… débarrassant des pauvres; ambiance “Sus aux gueux !” c’est parti …
La Vieille Charité
Les amis on ne va pas trop revenir sur l’histoire de la ville, je rappelle juste pour ceux qui n’ont pas lu les articles précédents que ce sont des phocéens, un peuple grec, qui ont fondé la ville il y a 2600 ans, ce qui fait de Marseille la plus vieille ville de France.
Les phocéens ont développé la ville antique sur les bords de la calanque du Lacydon (actuel vieux port), à l’endroit de l’actuel Panier, un quartier populaire devenu un temple du street art doublé d’un vrai aimant à touristes.
La Vieille Charité se niche au cœur de ce labyrinthe coloré, le quartier est un dédale mais avec sa coupole et ses arcades vous ne pouvez pas la rater.
Pour connaitre l’histoire de ce lieu qui détonne du reste du quartier, on remonte la pendule jusqu’au début du 17ème siècle. Louis XIII qui est aux manettes s’agace profondément de l’augmentation de la pauvreté, et ne trouve rien de mieux que d’ordonner le “grand renfermement des pauvres” dans des hôpitaux, qui n’ont d’hôpital que le nom puisque ce sont avant tout des prisons.
Suite à l’edit royal, la ville de Marseille fait appel à un architecte local, Pierre Puget, dont les marseillais ont forcément entendu parler, pour construire un hospice afin d’y “héberger” les nécessiteux.
La construction va prendre du temps, mais la repression des pauvres va finir par se mettre en place. Des “chasse-gueux” vont s’employer à saisir les mendiants et les vagabonds de la ville; les étrangers sont expulsés et les locaux enfermés à l’hospice. Il semble que cette chasse n’était pas de tout repos, la foule n’aimant pas qu’on touche à ses mendiants. Cette politique d’enfermement va se prolonger sous Louis XIV et le lieu abritera jusqu’à 1000 personnes.
Puis enfermer les pauvres n’étant plus dans l’air du temps, le lieu va péricliter. Il va un temps dépanner en servant d’asile puis d’hébergement pour l’armée, avant d’être abandonné, squatté, et de tomber littéralement en ruine.
Des personnages public vont alors dénoncer la situation catastrophique de cette pépite, et il faudra attendre la fin du XX ième siècle pour que de vastes travaux de rénovations soient lancés et que la Vieille Charité renaisse sous la forme d’un centre culturel.
Le centre abrite aujourd’hui des musées, des instituts de recherche, et maintenant que vous savez qu’il héberge également le centre de poésie de Marseille je suis sûr que demain dès l’aube, vous partirez découvrir ce petit bijou qui a bien failli disparaitre.
Vous trouverez toutes les infos sur ce lieu ici
Voilà les amis, on quitte le panier pour rejoindre les jardins du Pharo, d’où l’on a une des plus belle vue sur la ville et le port.
Les jardins du Pharo
Pour rejoindre le Pharo depuis le Panier il va falloir soit traverser le vieux port à bord du pagnolesque Ferry Boat, soit le contourner. Dans les deux cas la balade est sympa.
Le Pharo à la base avait été offert par la ville à Napoléon III, histoire d’avoir une résidence impériale à Marseille.
Napoleon III on aura l’occasion d’y revenir, son nom est indissociable du fameux baron Haussmann qui fait vivre M6 avec ses programmes de chasse aux appartements dits haussmanniens. Napoleon III, qui va être renversé après le désastre de la guerre contre la Prusse, ne verra finalement jamais la couleur de son palais. L’ex impératrice Eugénie va trouver opportun de l’offrir à la ville, histoire peut-être de se faire oublier un peu.
Le Pharo ne se visite pas, mais il offre une superbe vue sur le MUCEM et l‘entrée du Vieux Port, amis amateurs de photos vous allez apprécier.
Après le Pharo si vous avez encore des jambes vous pouvez pousser jusqu’au début de la corniche Kennedy, pour une autre séquence carte postale : le port de pèche du Vallon des Auffes.
Et voilà pour cette escapade autour du Vieux Port, à suivre d’autres escapades dans la plus vieille ville de France.
N.