Les amigos je vous propose de prolonger un peu l’été et de mettre le cap sur l’Andalousie, une région du sud de l’Espagne réputée pour sa douceur de vivre, son riche patrimoine culturel et sa météo clémente (si on évite la fournaise de l’été).
Pour commencer le périple direction Séville, la ville la plus ensoleillée d’europe où après un peu plus de deux heures de vol nous nous posons…. sous la pluie. Après l’orage à Marrakech, j’encourage les maires de villes sympas voulant renflouer leur nappe phréatique à m’inviter passer un gros weekend tous frais payés (j’accepte aussi les chèques vacances et les pass cultures).
La perle de l’Andalousie
Séville les amigos c’est la capitale de la région, l’une des villes les plus importantes du pays. Une petite heure de bus et nous voilà dans le centre historique, ses petites rues qui prêtent à la flânerie et ses bars à tapas.
Nous avons pris nos quartiers à San Vicente qui se trouve au-dessus du centre historique et proche du secteur animé de la Feria. Comme souvent ici, les apparts sont distribués autour d’un patio.
Le temps de dropper les sacs et direction Eslava à deux rues, l’un des meilleurs bars à tapas de la ville, histoire de se mettre directement dans l’ambiance. Eslava propose des tapas hyper originaux comme ce “cigare” à base d’encre de seiche et d’émulsion aillée.
Après quelques tapas et une (peut-être deux) sangria qui gomment un peu les effets du vol et du réveil à l’aube, il est temps de partir explorer.
La Cathédrale
On attaque la visite de la ville par un incontournable : la cathédrale de Séville et son célèbre clocher Giralda, à l’origine le minaret de la mosquée. On le verra plus tard mais l’Andalousie est la partie de l’Espagne qui a été occupée le plus longtemps par les dynasties arabes (presque sept cents ans) et qui ont eu le temps d’y construire de très belles choses. La région regorge donc de monuments hispano-musulman, des merveilles.
A l’intérieur ça claque les amigos. Faut voir que suite à la découverte par Christophe Colomb de qu’on pensait être les Indes, des caravelles chargées de trésors vont débarquer à Séville et l’or va ruisseler à tous les coins de rues.
Au passage, on n’était pas très sûr du lieu où était enterré le navigateur génois car son cercueil a pas mal voyagé au grès des siècles. Mais il semble que les scientifiques aient levé le doute ces derniers jours: Christophe Colomb est bien inhumé dans la cathédrale de Séville.
Le temps de flâner un peu dans les ruelles étroites de Santa Cruz le centre historique et il est déjà temps d’aller diner. Direction le quartier Féria et la très animée Alameda de Hercules (dans la mythologie, c’est Hercules qui a fondé Séville) pour finir aux tapas chez Paco.
Un excellent premier contact avec “la Perle de l’Andalousie”.
En exploration
Buenas les amigos, j’espère que vous avez pris des forces car nous allons partir pour une longue journée. On va attaquer par deux incontournables puis nous franchirons la rivière Guadalquivir pour aller du coté de Triana, le quartier des artisans.
Mais pour commencer, l’indispensable café lungo accompagné de son bocadillos, le petit sandwich star.
Le parasol et la Plaza de España
Habituellement j’essaye de plutôt mettre l’accent sur la face B lors des balades, mais de Séville je ne connais presque que la carte postale. Nous voilà donc partis vers un monument dont les sévillans sont très fiers, le Parasol, la plus grande structure en bois du monde.
Le Parasol héberge un marché, des vestiges, et même une salle de flamenco. Vous pouvez monter au sommet pour avoir une vue sur le quartier mais ce n’est pas indispensable.
Nous mettons maintenant le cap au sud pour aller saluer la spectaculaire Place d’Espagne, un palais et des canaux construits entre les deux guerres à l’occasion d’une exposition.
L’endroit est très touristique mais j’avoue que je suis fan de ce mélange de briques et de marbre, de ces couleurs qui claquent. La Place d’Espagne c’est aussi le rendez-vous des influenceurs, comme cette jeune fille qui a posé son téléphone sur le rebord de la colonne pour se filmer, et qui a offert à sa fan base ses poses les plus naturelles.
A ne pas rater, une petite balade dans le parc Maria Luisa qui borde la place.
Les amis le temps se couvre, on file à Triana avant de se prendre le ciel sur la cabeza.
Triana, le quartier des artisans
Triana c’est un peu le Gaia de Porto dans l’esprit : une ancienne ville autonome qui a été avalée et est devenue un quartier de Séville, mais qui garde son identité. Bon il y en a bien un qui me fera remarquer que Gaia est restée une ville indépendante, mais on n’est pas non plus en train d’écrire dans le Lonely Planet.
Triana c’est une autre ambiance, un peu village, même si ça reste touristique. Vous y croiserez sans doute pas mal de français, mais en mode relax (j’ai l’impression que nous sommes toujours les plus stressés à l’étranger).
Triana a connu son heure de gloire quand toutes les expéditions d’exploration partaient de Séville. Lorsque Cadix a pris le relais, Séville dans son ensemble a connu un ralentissement.
Poterie et azulejos
L’ancien quartier gitan est aujourd’hui spécialisé dans la poterie et les azulejos, ces carreaux que l’on trouve aux murs des palais pour contrer l’humidité et que nous visiterons plus loin. Beaucoup de ceux que vous verrez dans vos visites sont fabriqués ici.
La pause tapas
Nous commençons à avoir faim et il est temps de se poser. Ce que j’aime dans la cuisine espagnole c’est qu’on peut commander les plats en mode ración (plat normal), en taille media (la moitié) et sous format tapa (petit format pour accompagner la boisson), ce qui permet de gouter plein de choses.
Si vous commandez un café à emporter on va vous sans doute vous demander si vous désirez un tapa mais ne vous emballez pas : on parle là d’un couvercle pour ne pas renverser.
Et bien c’est même mot les amigos : le petit amuse-bouche qui accompagnait la boisson était généralement posé en couvercle sur le verre, d’où le nom “tapa”. Avec cette anecdote vous avez de quoi tenir tête au cousin intello qui va déballer sa culture et essayer de vous faire passer pour un(e) ignare le soir de noël.
Un sombre Mercado
A l’entrée du pont qui relie Triana au centre historique vous pouvez vous arrêter au marché qui est très animé et qui propose pas mal de troquets pour déjeuner.
Pour la petite histoire, le marché est construit sur un ancien palais qui a servi à une époque de siège à l’Inquisition. L‘inquisition espagnole ça rigolait pas les amis, c’était un tribunal religieux assez tatillon et on pouvait vite se retrouver à souffler très fort pour éteindre les flammes du bucher sur lequel on était attaché.
La légende raconte que les nuits d’hiver, derrière le vent qui souffle dans les ruelles de Triana on peut entendre le bruit des chaines des condamnés. Nous quittons Triana par le pont Isabelle II, il est déjà beau de jour mais nous y sommes retournés de nuit et il prend encore une autre dimension
Les palais Sévillans
On le verra plus en détail par la suite mais la présence arabe pendant presque sept siècles a façonné la région, et le mélange des arts musulmans et hispanique porte aujourd’hui un nom : l’art mudéjar.
De véritables palais mélangeant les styles renaissance et mudéjar ont été construits pendant l’âge d’or de Séville. Il en existe encore, mais il faudra parfois aller un peu les débusquer.
Allez on part en explorer quelques-uns…
Il faut imaginer que ces palaces étaient réservés aux proches du pouvoir, ne serait-ce que pour avoir accès à l’eau qui était propriété exclusive de la couronne.
Mais moi ce que je préfère ça reste les patios, ces espèces de climatiseurs naturels qui ouvrent l’espace et qui pour le coup sont plutôt difficiles à photographier.
Les amis n’hésitez pas à aller vous perdre dans les petites ruelles et d’ouvrir l’œil pour débusquer ces anciens palaces, les rois du mélange des genres.
Alors que retenir de Séville ?
Vous l’aurez compris j’ai eu un gros coup de cœur pour la perle de l’Andalousie. C’était ma seconde visite à Seville (super souvenirs également de la première), la troisième ou la quatrième pour mon amiga qui adore cette région.
Une ville à l’aise dans ses baskets
Seville c’est avant tout une véritable douceur de vivre, avec ses petites ruelles étroites et difficiles à photographier, ses cafés où l’on est content de se poser après avoir marché des heures, son mélange des genres avec son architecture mudéjar.
J’ai été vraiment surpris par la volonté de pousser la qualité partout, rien n’est laissé à “l’à peu près”. Surpris également par la gentillesse et la patience des locaux, on est vraiment bien reçus.
Mais surtout surpris pas la solidarité et le vivre ensemble des habitants. Je m’attendais à une ambiance un peu latine frisant parfois avec le bordel organisé, au contraire les sévillans semblent respecter un certain savoir vivre et cultiver un vrai respect de l’autre.
Un truc qui m’a touché : j’ai vu un groupe d’une trentaine de personnes âgées en fauteuil roulant et qui avaient revêtu leurs plus belles fringues sortir de l’hôpital. Chaque personne était accompagnée de deux jeunes filles qui leur faisait la visite du quartier avec beaucoup de bienveillance.
Marcher, Marchés, et marcher encore
Alors les amigos n’hésitez pas à partir arpenter les ruelles de la vieille ville, de pousser la porte d’églises souvent très chargées où d’un palais vivant caché, d’aller vous faire une toile de Goya (la fameuse toile du lapin qui a tué un chasseur) dans des musées souvent gratuits pour les résidents européens.
N’hésitez pas à aller vous poser dans un des nombreux parcs pour recharger un peu… le portable car les photos ça consomme.
N’hésitez non plus pas à aller “faire pèlerinage”, c’est comme cela que l’on dit je crois quand on fait la tournée des bars à tapas. Toasts, fritures, brioches fourrées, anchois olives ou piments marinés, brochettes, viandes et poissons à la plancha, légumes… Il y a véritablement l’embarras du choix et les prix restent abordables (tapa autour de trois euros).
Je vous en recommande trois que j’ai particulièrement appréciés : Eslava que l’on a vu en arrivant, Catalina la Barra dans le super quartier de l’Alfalfa (ne pas prononcer la bouche pleine ), et le Mercado del Barranco sur les bords du Guadalquivir, sorte de halle classée probablement construite à la fin du 19ième siècle par senor Gustave Eiffel himself
Je n’ai pas parlé du Flamenco car on le verra plus tard, mais il aurait été inventé à Triana. En tous cas cette danse typiquement andalouse est totalement envoutante, et ne pas se faire une soirée Flamenco dans un tablao de Séville serait à mes yeux une faute grave pour laquelle je ne vous exclurai évidemment pas car ici tout le monde a sa place.
Et voilà on en reste là avec ce premier contact avec l’Andalousie. Alors si vous connaissez un peu Séville vous devez vous dire que j’ai oublié de mentionner le joyau de la ville qu’est l’Alcazar, on en reparle les amigos.
Hasta luego
N.
1 commentaire
Merci nico tu as aiguisé un peu plus mon envie de decouvrir seville une prevision pour 2025. Destination que je rajoute à ma liste à faire apres le japon en novembre, amsterdam en mars prochain.