Nous continuons notre exploration de la belle Andalousie qui vient de subir, avec la Castille et surtout Valence, une catastrophe climatique. Pour ce deuxième opus je vous emmène découvrir deux monuments qui à mon sens justifient à eux seuls le voyage.
Vamos, on ne perd pas de temps et pour commencer on saute dans un train direction Cordoue et sa fameuse Mezquita.
Mezquita de Cordoba
Les amigos si vous devez voyager en train en Espagne prenez de la marge : vous devrez passer un premier un contrôle de billets pour accéder au quai, le scan des bagages et un second contrôle pour accéder au train.
A peine 45 minutes de train et nous débarquons à Cordoue et sa vieille ville. Direction le centre historique pour aller saluer la Mezquita.
Cordoue, l’ancienne capitale de l’Hispanie romaine, possède un riche centre historique dont la Mezquita la magnifique cathédrale mosquée, grand témoin de la présence arabe en Espagne pendant des siècles.
Un peu d’histoire
Allez on remonte la pendule jusqu’aux début du Moyen Age. Les invasions barbares ont fait chuter un empire romain qui semblait inébranlable. Si chez nous les Francs se sont installés, en Espagne ce sont les Wisigoths, autre peuple germanique, qui vont fonder leur royaume.
Même si on a vu Obélix en tarter quelques-uns, les Wisigoths c’est du costaud. Et pourtant en 711 lorsque l’armée du général Tariq, composée principalement de berbères, d’arabes et de syriens, débarque à Gibraltar, on ne peut pas imaginer que le royaume Wisigoth dont la capitale est à Tolède va très vite imploser. Le roi Rodric est battu, les forces musulmanes vont occuper pratiquement toutes la péninsule ibérique en moins de cinq ans.
La dynastie Omeyyade qui gouverne alors le monde musulman va essayer d’étendre son territoire vers le nord, mais les armées franques vont les stopper à Poitiers. Les armées musulmanes vont réaliser qu’elles n’ont pas les moyens de leurs ambitions et vont se concentrer sur le sud de l’Espagne où elles vont fonder la province islamique d’al-Andalous avec pour capitale Cordoba, et ça tombe plutôt bien puisque nous y sommes aujourd’hui.
Al-Andalous va faire sécession avec les autorités musulmanes de Bagdad et de Damas et le nouveau califat de Cordoba va vivre un age d’or d’environ trois siècles, Cordoue va devenir une capitale économique et culturelle mondiale, développant les arts, les sciences et la philosophie.
Parmi les pépites construites sous les Omeyyades, la Mezquita (mosquée) qui va devenir le centre névralgique de la cité. Lorsqu’on pénètre dans l’édifice on n’y voit pas grand chose au départ à cause de la semi pénombre qui contraste avec la forte lumière du soleil andalous. Puis on voit apparaitre cette forêt d’arches rouges et blanches et l’effet est saisissant. Si le monument attire du monde, il est tellement vaste qu’on se sent parfois presque seul à déambuler.
Pendant ce temps au nord, la petite poche wisigoth qui subsistait s’est développée en royaumes chrétiens qui se sont refaits la cerise. Les royaumes du Portugal, de Leon, de Castille ou encore de Pampelune et d’Aragon vont lancer la Reconquista et repousser toujours plus au le sud les arabo-berbères.
En parallèle, Al-Andalous va souffrir des mêmes divisions que le royaume wisigoth plusieurs siècles avant ce qui va faciliter la tâche aux royaumes chrétiens qui vont pouvoir poursuivre leur avancée et grignoter des territoires.
La prise de Tolède est un tournant majeur qui va précipiter la chute d’al-Adalous, Cordoue sera finalement repris, Seville dans la foulée. Au milieu du 13ième siècle, l’ancienne al-Andalous est réduite à région de Grenade.
Suite à la prise de Cordoue, la Mezquita va être convertie en cathédrale.
On reste là avec ce joyau, on sort il se fait faim.
La Vieille ville
La vieille ville de Cordoue qui entoure la Mezquita est un dédale de ruelles de maisons blanches si étroites que par endroits un piéton et une voiture ne peuvent pas se croiser.
Après avoir un peu tourné nous optons pour un resto portugais de la place de la Corredera, Tu Pescaito, où le patron et le serveur vont redoubler de gentillesse. Super accueil et une belle carte, avec entre autres l’incontournable Samojero, le gaspacho made in Cordoue.
On va finir la journée à balader dans la vieille ville et ses agréables ruelles, et nous repartons pour Seville
Le Real Alcazar
Nous avons pas mal exploré Séville dans le post précédent mais nous n’avions pas vu l‘Alcazar, un des joyaux de la ville. La raison est simple: l’Alcazar est victime de son succès et il n’y avait plus aucune dispo lorsque nous étions à Séville.
Plutôt que de se pointer à l’aube en espérant que la billetterie mette quelques places en vente, j’ai préféré réserver et revenir depuis Grenade quelques jours plus tard, juste pour l’Alcazar.
Pour cette escapade je suis en solo, l’amiga a préféré rester balader sur Grenade. Quatre heures de train dont une bonne heure d’arrêt à cause d’un problème sur la voie qui m’a laissé penser que peut-être l’Alcazar ne voulait pas de moi, et l’ancien palace m’ouvre enfin ses portes.
Un alcazar (alqasr en arabe) les amigos c’est un palais fortifié d’Espagne qui date de la période musulmane. Construit par ces mêmes Omeyyades qui ont érigé la Mezquita de Cordoba, son but était de défendre Séville contre d’éventuels envahisseurs, comme les vikings qui ne sont jamais les derniers lorsqu’il s’agit d’aller déconner en fracassant quelques crânes.
L’intérêt de ce palais est que tous ceux qui s’y sont succédés, les différentes dynasties arabes et berbères puis les rois catholiques, y ont apporté leurs touches.
Alors les amigos seuls les experts peuvent voir qui a fait quoi, mais on peut quand même distinguer ce qui vient de l’époque musulmane et ce qui a été ajouté après.
Outre l’aspect défensif, l’Alcazar servait aussi de résidences aux souverains musulmans, puis aux rois catholiques.
Coté fréquentation c’est comme l’architecture, c’est mixte. Certains visiteurs viennent de pays musulmans car l’Andalousie fait également partie de leur histoire.
Les Jardins
Un incontournable de l’Alcazar reste ses jardins qui forment une véritable oasis. Leur grande taille permet de diluer le flux des visiteurs, ce qui est toujours agréable lorsqu’on visite un monument.
Organisés en terrasse et peuplés de fontaines, ces jardins devaient également servir de climatiseurs lorsque le soleil bastonnait l’été (et même les deux tiers de l’année) . Au passage j’ai découvert des fruits dont je ne suspectais pas l’existence, cela dit je ne suis pas le plus calé en potager.
Avant de quitter le bel Alcazar, une petite visite aux bains qui eux aussi devaient servir de refuge pour échapper à la chaleur. J’aime beaucoup la lumière douce et la sérénité qui se dégage des lieux.
Et voilà les mais, on en reste là avec ces deux pépites que sont l’Alcazar et la Mezquita.
Pensez à réserver assez tôt car l’Alcazar a beaucoup de succès. Et si vous passez à coté ce n’est pas bien grave, en ouvrant l’œil lors de vos balades vous trouverez des bouts d’Alcazar un peu partout.
J’ajoute un lien pour ceux qui auraient loupé le premier épisode sur Séville.
A suivre Granada pour terminer cette trilogie andalouse.
Bon weekend
N.