Lorsque je pars en voyage ou en déplacement, j’ai toujours le même rituel : une fois la porte de l’appartement refermée, je vérifie une dernière fois que j’ai bien sur moi mon téléphone, ma CB et mon ID; le reste on peut toujours s’en passer.
Je me pointe à l’aéroport en ce dimanche après-midi comme toujours avec beaucoup d’avance; certains terminaux sont complètement fermés, ce qui donne à Roissy des faux airs d’aéroport fantôme.
Je repère un dépose bagage “fourre-tout”, mais au moment d’enregistrer la jeune femme me jette froidement que la Lufthansa possède son propre comptoir un peu plus loin, mais que vu que ma carte d’identité a expiré je ne vais pas pouvoir prendre l’avion.
Grosse douche froide… Je ne sais pas si c’est la magnifique soirée d’anniversaire de la veille aux Erables ou encore l’année sans pouvoir voyager pour cause de pandémie qui m’ont fait perdre mes réflexes, mais j’ai beau chercher sur le net et tourner le problème dans tous les sens je dois me faire une raison: ma carte de 2005 n’est plus valide depuis un an…
Les amis, je n’ai jamais raté un avion ou un train de ma vie, je vais donc au comptoir Lufthansa et je tente ma chance. Et la chance je vais en avoir, car je tombe sur une jeune femme des plus sérieuses qui note tout sur son calepin, et en vérifiant ma carte elle me dit que c’est bon car les cartes délivrées entre 2005 et 2014 sont toujours valides… C’était vrai l’an dernier, mais tout comme ma carte les notes de son calepin ont également expiré . Je lui fais deux blagues de gars “brillant mais sympa” le temps qu’elle imprime ma boarding card et je passe la sécurité dans la foulée, so far so good…
Petit stress au moment de monter dans l’avion car on me redemande ma carte pour vérifier qu’elle matche la boarding card, peu de chance que la personne vérifie la validité mais comme ma carte fait son âge je ne suis pas à l’abri d’un coup de zèle… Et ça passe, me voilà dans l’avion pour Munich, entre temps j’ai commencé à contacter mes amis pour me faire envoyer en urgence mon passeport car au retour ça risque d’être une autre histoire.
Landshut, au cœur de la Bavière
Landshut est une de ces typiques petites villes de Bavière qui ont eu leur heure de gloire, mais que les différentes réorganisations de tous ces royaumes, qui vont finir par fonder l’Allemagne, vont relayer au rang de simple ville administrative.
C’est quand même super dépaysant de pouvoir changer de cadre de travail l’espace de quelques jours, ici ce n’est pas vraiment touristique, et pourtant malgré les grosses bagarres du siècle dernier la vieille ville reste très bien conservée.
Les gens sont sympas et accueillants, et même un dimanche ou un lundi soir vous pouvez trouver une taverne animée pour passer la soirée.
La mauvaise nouvelle c’est que DHL, qui prend le relai en Allemagne de Chronopost, n’a pas réussi par deux fois à me livrer mon passeport, ça commence à sentir le roussi. Je quitte mon travail “sans papier” pour partir balader deux jours à Munich, dont une partie va être consacrée à récupérer mon précieux.
Munich, Oktoberfest
Lorsque je vais à Munich je descends dans le quartier turc qui est aussi le quartier des voyageurs et des hôtels sympas mais abordables, idéalement placé juste à côté de la gare centrale et aux portes de la vieille ville.
Munich, pour vous situer, c’est la capitale de la Bavière (Bayern); une région (les fameux Landers) située au sud-est de la l’Allemagne, proche des frontières suisse et autrichienne .
Alors si la ville a décidé cette année de ne pas monter les grands chapiteaux habituels pour l’Oktoberfest (que nous appelons la fête de la bière) pour cause de pandémie; les grandes tavernes, elles, ne pouvaient pas passer à côté de l’évènement. Aussi j’ai été (très) agréablement surpris de voir toute la ville en habits traditionnels pour célébrer cette fête qui date de plus de deux siècles.
Les garçons portent le Lederhose, un habit de paysan alpin constitué d’un bermuda à bretelles, d’une chemise à carreau et de grosses chaussettes montantes. Les filles sont magnifiques dans leur Dirndl , la robe traditionnelle.
Moi vous me connaissez les amis, je ne suis pas le dernier pour lever le coude, et le faire dans cette ambiance festive j’ai trouvé cela magnifique.
J’ai testé les chopes d’un litre, et là je comprends l’exploit quand vous voyez un serveur en porter six d’une seule main. Il reste digne mais quand il les pose on sent un certain soulagement. Par la suite lorsque vous repassez à la pinte classique vous vous sentez presque touché dans votre masculinité.
Petite anecdote sympa, je rentre dans une taverne blindée pour demander si je peux m’assoir; le gars m’attrape par le bras le temps qu’il ait fini de donner les consignes aux serveurs, puis comme il ne parle pas anglais il me traine jusqu’à une table d’habitués histoire de savoir combien nous sommes. Je réponds que je suis seul, le gars réfléchis deux minutes et me donne une super table pour moi tout seul.
L’Oktoberfest est la preuve qu’on peut boire et faire la fête tout en restant courtois. Je ne sais pas si c’est transposable en France où tout peut dégénérer pour un simple regard ou une basket piétinée. De même, les filles n’hésitent pas à discuter ou plaisanter avec un inconnu, car contrairement à chez nous le gars ne va pas les coller pour le restant de la soirée.
L’Oktoberfest c’est aussi beaucoup de musiques et de chansons. Si vous voulez préparer la prochaine voici un petit site pour le repertoire. La chanson qui revient invariablement est le “ein prosit” où tout le monde lève et balance sa chope, si vous souhaitez organiser une mini Oktoberfest à la maison (moi j’y pense) vous trouverez ici toutes les explications : ein prosit
J’ai dû retourner le lendemain à Landshut récupérer mon passeport, et après quelques péripéties sur lesquelles je ne m’étendrai pas nous avons fini par retrouver le camion au dépôt DHL, un grand merci à tous ceux qui m’ont aidé sur ce coup-là.
Escapade à Salzburg
Mon passeport bien en poche je décide de partir visiter Salzburg à un peu moins de deux heures de train de Munich. Il y a un départ toutes les heures depuis la gare centrale, attention si vous ne réservez pas online mais, comme moi, prenez le premier train dispo à la borne, vous risquez de voyager debout, le prix de la liberté.
Salzburg est une petite ville autrichienne située juste après frontière. Elle est connue avant tout car c’est la ville où est né et a vécu Mozart, ainsi que pour son festival classique. Depuis la gare vous pouvez rejoindre la vieille ville en vingt minutes à pieds, en traversant les beaux jardins Mirabell.
Longtemps restée une cité état, la ville tenait sa richesses des mines de sel (d’où son nom Salz ). Au Moyen-Age le sel était aussi précieux que l’or (rappelez-vous chez nous l’impôt sur le sel), non pas car il relève le goût des aliments, mais parce que sans réfrigérateur le sel était le seul moyen de conserver la nourriture.
La vieille ville
L’intérêt de Salzburg tient essentiellement dans sa vieille ville baroque, un labyrinthe de passages et de rues colorées.
Incontournable, une pause dans l’un des deux cafés historiques qui se font face.
Dans la vieille ville vous pourrez également visiter la maison de naissance de Mozart, c’est loin d’être un indispensable mais ça se fait vite.
La Forteresse
Si vous ne devez visiter qu’un seul lieu à Salzburg je vous conseille de monter à la forteresse qui domine la ville. L’accès se fait à pied ou via un funiculaire, la forteresse offre une superbe vue à 360 sur toute la région.
Attention ici pour visiter c’est masque FFP2 obligatoire. C’est vrai que nous, on met généralement un masque FFP2 quand on veut faire rire un collègue. J’en ai acheté un à 3,5 euros, vous pouvez arrêter un camion qui a perdu ses freins avec.
Par contre pour monter et descendre les escaliers c’est pas top, à moins que vous ne prépariez Paris 2024. A l’intérieur de la forteresse on trouve un musée des armées qui ressemble un peu à celui que nous avons aux Invalides, en moins fourni car celui des Invalides est exceptionnel.
Les amis il n’y a de chance que pour la canaille, on s’est pris un contrôle de passeport dans le train au retour à la frontière allemande. J’ai tendu mon passeport avec un grand sourire masqué FFP2, j’ai même voulu donner mon billet de train mais le policier l’a refusé d’un geste de main dédaigneux, vexé qu’on ait pu penser qu’il faisait le boulot d’un vulgaire contrôleur de la Deutch Bahn.
Retour à Paris
Et voilà les amis, il est temps de rentrer sur Paris. En tant que grand supporter de l’Olympique de Marseille, je ne peux pas quitter Munich, la ville où l’OM a remporté la champions league en 1993, sans une pensée pour Bernard Tapie qui vient de nous quitter.
Marseille est une ville cosmopolite qui doit relever des challenges autrement plus compliqués que ceux des autres grandes villes françaises. Au-delà du sportif l’Olympique de Marseille est une machine à intégrer, qui donne aux nouveaux arrivants si ce n’est un amour mais au moins un respect pour la ville, ce qui ne peut qu’aider.
Bonne soirée, bon début de semaine
N.