S’il y a deux lieux particulièrement oniriques sur Paris et qui vous chatouillent l’imaginaire, le premier est sans doute le parc de Bagatelle où nous irons au printemps. Le second j’en reviens les amis, j’y suis retourné dix ans après ma première visite, et l’expérience est toujours aussi magique.
Mais nous verrons cela plus tard, et afin d’oublier un peu ce mois de janvier triste et épisodiquement glacial je vous propose cette semaine une escapade orientale épicée, un voyage chaud et ambré au pays de Shéhérazade.
Le tout sans quitter Paris, direction le quartier Latin et son Institut du Monde Arabe pour une expérience sensorielle, ambiance “qui veut être calife la place du calife ?” c’est parti…
L’Institut du Monde Arabe
Née d’une volonté géopolitique d’améliorer les relations avec le proche Orient, l’idée de de créer un pont entre la France et le monde Arabe est concrétisée au début des années 80 par François Mitterrand, qui en confie la réalisation au talentueux Jean Nouvel.
Jean Nouvel, c’est entre autres le magnifique Quai Branly où nous étions pour Bollywood, et la Philharmonie de Paris que nous visiterons dans quelques semaines pour célébrer une de mes grandes passions
Et c’est en bord de Seine, près de Jussieu dans le Quartier Latin, que va être érigé cet Institut du Monde Arabe, un bel écrin qui fait le trait d’union entre les cultures européenne et orientale. La touche géniale, ce sont ces petites ouvertures qui ornent la façade sud et qu’on retrouve beaucoup dans l’architecture arabe. Au départ elles devaient ajuster leur diaphragme en fonction du soleil, mais comme ça ne fonctionnait pas top maintenant c’est fait suivant l’heure.
Mais moi ce qui m’a vraiment bluffé dans ce bâtiment lors de ma première visite, ce sont les ascenseurs vitrés qui vous offrent quelques instants de délicieux vertiges.
Le financement initialement prévu n’ayant pas été respecté, c’est finalement l’état qui a récupéré le bébé, et l’inusable Jack Lang a presque doublé la fréquentation depuis qu’il en a pris la direction en 2013.
Parfums d’Orient
Comme la plupart des établissements culturels, l’IMA mise beaucoup sur les expos à thèmes afin d’attirer le visiteur. Et celle qui nous y emmène aujourd’hui est plutôt originale puisqu’elle tourne autour des parfums orientaux, ces senteurs entêtantes souvent ambrées et épicées.
L’expo démarre dans l’antiquité en Arabie, pays de l’encens et de la myrrhe, et en bons rois mages vous allez traverser les époques mais surtout les lieux, pour explorer les senteurs de la nature, des différents quartiers de la ville arabe, jusqu’aux odeurs de la maison.
L’expo s’évertue à mettre en lumière le lien qui unit depuis toujours les parfums et le monde arabe. Et l’originalité, c’est que ces parfums ont été reconstitués, et donc tout au long du parcours vous allez pouvoir sentir, flairer, humer, voire renifler.
Les méthodiques à sang froid vous diront sans doute que ce n’est pas très covid friendly, mais quand je vois qu’avec mon grand nez j’ai payé comme les autres, j’ai l’impression d’avoir fait une excellente affaire.
Au milieu d’une dernière grande pièce trône un immense tapis, il est sympa mais je ne comprends pas bien le lien avec le thème, jusqu’à ce que l’amie qui partage cette visite me fasse remarquer que ce n’est pas un simple tapis, mais des motifs dessinés avec des épices.
Et oui, les filles sont bien plus attentives et observatrices que nous, définitivement que moi. Elles lisent les explications là où je passe souvent en essayant juste de capter l’ambiance.
Au final c’est une chouette expo, et si vous souhaitez voyager à pas cher en cet hiver maussade n’hésitez pas à aller la visiter, vous avez jusqu’au 17 Mars.
Expo Palestine, musée Sahab
Le lendemain je dois me rendre dans le centre, j’en profite pour faire un crochet par l‘IMA histoire de prendre quelques photos supplémentaires pour l’article blog à venir (un vrais sacerdoce). Là je réalise que l’expo sur la Palestine que je pensais avoir loupée est prolongée et que c’est le tout dernier jour… C’est un signe, je prends un billet.
Si l’atmosphère est légère et décontractée au 4ième étage pour les parfums d’Orient, coté ambiance on est aux antipodes au sous-sol pour la dernière de “ce que la Palestine apporte au monde». Les évènements tragiques qui endeuillent la région posent un éclairage grave et solennel sur cette exposition qui s’est retrouvée percutée de plein fouet par l’actualité.
L’institut héberge depuis quelques années le futur Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine. Ce musée est constitué de 400 oeuvres données par des artistes des quatre coins du monde. Au milieu du musée, l’atelier du nuage consiste en une toile élaborée début 2023 à Gaza par un collectif d’artistes gazaouis. Cette oeuvre est la première du musée Sahab (musée du Nuage), un musée virtuel autour du patrimoine et de l’histoire de Gaza.
Pour donner un nouvel élan, l’institut a organisé en 2023 une expo temporaire sur la Palestine en deux parties: des photos “occidentales” un peu stéréotypées et figées, puis des photos “locales” bien vivantes pour le coup, prises à Gaza et qui montrent, souvent avec humour, le quotidien là-bas.
On y croise par exemple des épreuves d’un photographe gazaouis, Mohamed Abusal, qui a imaginé un véritable métro à Gaza, là où le “métro de Gaza” n’est qu’un surnom donné aux innombrables tunnels qui courent sous la ville.
L’expo montre comment la jeunesse trompe l’ennuie, et se projette malgré tout avec espoir.
Les amis, cette expo on en sort ému, espérant sans trop y croire que tous ces jeunes gens qu’on a pu voir sur les épreuves sont à l’abri. Et malheureusement, ayant suivi depuis un peu l’actualité de quelques artistes du musée Sahab, ce n’est pas le cas.
Avant de quitter l’institut, n’oubliez pas de monter sur la terrasse profiter de la plus belle vue une Notre-Dame toujours sous échafaudages. Au sommet vous trouverez également le restaurant de la maman de Jamel Debbouze, je n’y suis jamais allé mais j’ai vu qu’il faisait aussi salon de thé de 15h à 18h.
Allez on reste là pour cette escapade orientale. Pour rappel vous avez jusqu’au 17 Mars pour aller visiter l’expo toute en flagrances, je vous colle un petit lien ici : Parfums d’Orient.
A suivre donc une escapade onirique dans les contrées de l’imaginaire…
Bonne fin de week-end.
N.
2 commentaires
J’ai voyagé à travers cette visite. Bravo encore pour ce magnifique blog👏👏👏👏👏
Merci Najat !