Les amis je ne peux commencer qu’en vous souhaitant à toutes et tous une très belle année, qu’elle puisse vous apporter ce que vous en attendez.
Nous on continue notre chasse aux pépites, et pour commencer 2024 en beauté nous partons découvrir un petit hôtel particulier adossé au bois de Boulogne. Un lieu un peu confidentiel mais qui renferme des trésors qui auraient toute leur place dans les plus grands musées, dont le fameux “Impression, soleil levant” ce tableau de Claude Monet qui a (involontairement) donné son nom au mouvement impressionniste qui a renversé la table à la fin du 19ième siècle.
Direction la Muette au cœur du très chic 16ième arrondissement, et son musée Marmottan pour une petite balade picturale, histoire de se détoxifier.
Impression, soleil levant
Nous allons revenir vite fait sur le courant impressionniste qui a révolutionné la peinture à la fin du 19ième siècle. Nous sommes dans les années 1860 et la peinture est toujours soumise à des règles drastiques : l’artiste doit privilégier les sujets historiques, mythologiques ou religieux. De plus, le trait doit être parfait tout comme les perspectives, et l’œuvre doit être parfaitement achevée.
Une bande de peintres punks va décider de réformer le genre et de partir en guerre contre l’institution. Ils s’appellent Pissarro, Monet, Renoir, Degas, Sisley ou encore Morisot. Le groupe de rebelles va sortir des ateliers pour aller peindre en extérieur des scènes du quotidien : passants, travailleurs, gares, usines, cafés, plages… sans oublier les loisirs d’une société qui bascule dans la modernité.
Au-delà du thème, c’est aussi le style qui va qui va s’en trouver révolutionné. Fini les dessins parfaitement exécutés : les sujets sont à peine esquissés, souvent flous, et c’est la lumière qui va prendre toute la place pour retranscrire non pas ce que les peintres voient, mais ce qu’ils ressentent, leurs impressions…
Lors d’un salon qu’il monte avec ses potes, Claude Monet présente Impression, un tableau qu’il a peint en quelques heures de sa fenêtre face au port du Havre. Un critique conservateur le descend en flammes et écrit, très moqueur, que ce n’était pas un salon de de peintres mais plutôt “d’impressionnistes”… Le terme est lancé et il est adopté par la bande à Monet, le fameux tableau devenant un peu le porte étendard de ce nouveau mouvement.
Je vous avoue je suis surpris qu’un tableau aussi emblématique ne se trouve pas à New York, Saint Petersburg, ou encore dans l’un des quelques “musées blockbuster” parisiens, et qu’il soit conservé dans un petit hôtel particulier plutôt confidentiel, pour ne pas dire inconnu.
L’histoire du musée
Situé dans une hôtel particulier proche de la Porte de la Muette à l’orée du Bois de Boulogne, le musée fait partie de ses pépites cachées sur lesquelles on ne tombe pas par hasard.
L’hotel particulier avenue Raphael
La bâtisse est à la base la propriété du maréchal Kellermann, héros de la bataille de Valmy qui a vu l’inexpérimentée armée révolutionnaire faire reculer les troupes prussiennes venues donner un coup de main à un Louis XVI en difficulté.
Le bâtiment va être vendu en 1882 à Jules Marmottan, directeur entre autres d’une compagnie minière dans le ch’Nord. Son fils Paul va hériter de l’hôtel particulier, en plus d’une immense fortune, et devenir un spécialiste reconnu de l’art. Il va faire de belles acquisitions qu’il lèguera à sa mort, ainsi que l’hôtel particulier, à l’Académie des Beaux-Arts. Le tout en échange de la promesse de l’ouverture du lieu au public.
Le Musée Marmottan en 1934
Le musée Marmottan ouvre ses portes à l’été 1934. Estampillé Académie des Beaux-Arts, le musée attire de plus en plus de légataires, jusqu’à l’entrée d’une dizaine de toiles impressionnistes (dont l’Impression de Monet), un courant pourtant farouchement combattu à l’époque par l’Académie, et donc les Beaux-Arts.
Ce don de Victorine Donop de Monchy va marquer le début des collections impressionnistes du musée. Dans la foulée, Michel Monet (le fils de Claude Monet) fait du musée son légataire, et c’est plus de cent œuvres de Monet qui vont venir enrichir les collections du musée en 1966.
Effet boules de neige, après Monet ce sont les descendants de Berthe Morisot qui font entrer au musée des dizaines de toiles de la peintre, ainsi que des œuvres de Manet, Degas… D’autres bienfaiteurs vont venir grossir les collections, faisant de ce musée que personne ne connait vraiment un incontournable.
Expo Berthe Morisot
Le musée propose actuellement et jusqu’au 03 Mars une exposition consacrée à Berthe Morisot, un temps oubliée, mais qui a bien fait partie des frondeurs qui ont lancé ce mouvement impressionniste.
A la base c’est l’histoire de deux jeunes sœurs issues de la grande bourgeoisie, et dont la maman encourage étrangement une carrière artistique. Si Edma semble plus douée, Berthe a la tête dure. C’est une acharnée et n’envisage à aucun instant d’échouer. A l’époque c’est gonflé, car les écoles de peintures, dont les incontournables Beaux-Arts, sont interdites aux femmes.
Deux jolies et talentueuses sœurs ça finit par attirer l’attention du milieu, et Berthe va devenir la muse d’Edouard Manet, un peintre qui fait scandale. Si Edma abandonne les pinceaux, Berthe s’accroche mais le succès tarde à arriver, jusqu’à ce que le galeriste de Claude Monet reconnaisse son talent et expose ses toiles.
Convaincue qu’elle est maintenant sur son chemin, elle abandonne le main stream et sera la seule femme à cofonder la “Société anonyme coopérative des artistes peintres, sculpteurs et graveurs” avec tous les autres rebelles, qui deviendra le groupe des Impressionnistes. Elle participera à quasi tous les salons du genre, dont bien sur le premier où Monet va présenter son Impression, soleil levant.
Voilà les amis, n’hésitez pas à aller saluer cette artiste talentueuse et courageuse, qui semble aussi solitaire que rebelle. Il est temps de quitter ce musée que je recommande, nous irons en découvrir quelques autres tout aussi confidentiels au long de cette nouvelle année.
Pour prolonger un peu
En sortant du musée vous pouvez rejoindre à quelques minutes à pieds le Jardin d’Acclimatation qui s’illumine jusqu’au 25 février pour un festival Dragons et Lanternes
La balade est plutôt sympa, nous l’avons faite le jour même de l’ouverture et je pense que depuis des animations se sont mises en place pour compléter.
Et voilà les amis, on s’arrête là pour cette balade picturale de début d’année.
Je vous colle quelques liens : le site officiel du musée Marmottan ainsi que ses collections permanentes. Et si vous voulez poursuivre, le fameux festival des lanternes.
A suivre une balade entêtante et parfumée, peut-être qu’après l’Inde nous allons ouvrir une trilogie orientale sur 2024.
Bon début d’année.
N.
3 commentaires
Merci Niko, une piqûre de rappel sur le mouvement Impressionniste est toujours un plaisir
Bonne Année !
Merci David, et une très belle année à la famille !
Etonnant ce petit musée. Merci Niko
J’aime bien “La Gare St Lazare”