Nouvelle madeleine de Proust pour les fans de metal de la première heure, les géants allemands d’Accept et la famille Campbell ont décidé de passer la Toussaint dans le quartier chaud de Pigalle. Le calendrier nous a joué un tour digne d’halloween car le même soir Deep Purple investissait le Zenith à quelques stations de métro.
Les amis en France on ne croule pas sous les concerts des mastodontes du genre, aussi quand deux grands groupes de hard rock daignent passer nous voir ils pourraient s’arranger pour ne pas jouer le même soir, ça leur ferait même plus de monde…

Un dilemme digne du Cid de Corneille puisqu’on est en parallèle en balade andalouse. Un dilemme vite tranché car je privilégie les petites salles, et donc c’est « va, cours, vole et nous venge » jusqu’à l’Elysée Montmartre faire le meilleur accueil à la bande de Wolf Hoffman, sans oublier le mythique Phil Campbell qui est venu jouer en famille.
Un 1er Novembre à l’Elysee Montmartre
Les portes sont censées ouvrir à 18h30 mais dès 18h une longue file d’attente s’enroule autour des bâtiments et remonte vers le Sacré Cœur. Une gamine demande à sa maman pourquoi tout ce monde, la jeune femme hésite et répond que ce doit être pour le spectacle de Gad Elmaleh .

Mon amiga, qui n’écoute pas spécialement de musique metal mais qui adore l’ambiance un peu secte des concerts, me fait remarquer que l’audience est un peu différente ce soir. Il est vrai que c’est un peu plus âgé et un peu moins mixte que d’habitude, mais le concert affiche complet depuis plusieurs semaines et ça devrait être un grand moment.


Je découvre l’Elysée Montmartre qui est un lieu mythique au même titre que le Trianon , l’Olympia ou encore le Bataclan. Ouverte au tout début du 19ième siècle, la salle a vu passer à ses débuts la Goulue ou encore Valentin le désossé, des spectacles déjà bien subversifs pour l’époque. Comme les autres salles de la butte, elle était fréquentée par les artistes de Montmartre qui n’étaient sans doute pas les plus faciles à canaliser.

Je tourne au vin blanc pour éviter la bière et me retrouver aux toilettes quand les groupes vont investir la scène. Mathilde se moque un peu et enchaine deux pintes, elle se retrouvera aux toilettes au moment de l’entrée des musiciens.
Phil Campbell and the bastard sons
Si vous suivez un peu ce blog, Phil Campbell on l’avait vu en octobre dernier au Petit Bain, cette salle flottante hyper atypique. Le gallois est l’ancien guitariste d’un groupe panthéonisé : Motörhead. Le groupe s’est séparé suite à la mort de son leader charismatique Lemmy Kilmister, et Campbell a décidé de repartir sur la route mais avec ses trois fils.

Joel Peters qui complète le groupe au chant a une fois de plus fait le show. Avec son look à la Big Lebowski, il n’a eu de cesse d’haranguer la foule et de la faire bouger. On a de nouveau eu à hurler tous ensemble à l’attention du bassiste « fuck you Tyla Campbell » avec le doigt levé, le petit cérémonial qui lance l’immense « Ace of Spade » de Motörhead. Droit également de s’époumoner sur « Born to raise Hell« , toujours de Motörhead, où la salle avait été divisée en deux équipes en mode contest (je pense qu’on a gagné).
Au final un super set, bien équilibré entre leurs compos et les pépites de Motörhead. Je suis vraiment fan de ce groupe familial, l’amiga Mathilde a beaucoup aimé également.

Le groupe quitte la scène sous les vivas. Les concerts de métal sont toujours bon enfant et le groupe qui a la difficile tâche d’ouvrir reçoit invariablement un bon accueil. Mais quand c’est Phil Campbell, nous ne sommes plus dans la simple bienveillance.
Accept en mode humanoïdes
Une grosse demi-heure à retravailler la scène et les géants allemands font leur apparition. Accept nous les avions vus également en début d’année dernière, c’était au Bataclan.
Dans les grandes lignes, Accept avec Scorpions (et j’ajoute Helloween) font partis des titans germaniques de la musique métal. Groupe fondé au milieu des années 70, porté depuis 50 ans par le guitariste virtuose Wolf Hoffmann, Accept a toujours su se réinventer et n’a jamais perdu l’inspiration.



Tour à tour taxés de pro-nazis pour l’intro de « Fast as a shark », pro-communistes pour« Russian roulette », ou encore pro-gays pour « Ball to the wall », Accept a traversé les époques et vient de sortir un énième album que j’ai un peu bachoté pour l’occasion, « Humanoid », taillé pour être défendu sur les planches.
Comme d’hab j’uploade les videos sur YouTube pour ne pas saturer le site du blog.
Une première partie de concert qui bastonne dur, très axée sur les nouveaux titres et avec un mix pas toujours très net où la ligne de chant a du mal à émerger. Une deuxième partie « back to the eighties » avec les incontournables « Metal heart », « Princess of the Down » ou encore « Breaker », un vrai délice.
Coté lineup toujours les mêmes, mention spéciale bien sûr pour Hoffman qui a une fois de plus porté le show, et pour le batteur Christopher Williams. L’américain qui a joué tous les styles de musique avant de rejoindre Accept est vraiment facile. Dès qu’il le peut il bondit et provoque la salle, ce qui faisait un peu tanguer sa batterie.

Pour les rappels le groupe a balancé un requin gonflable dans la salle, je me le suis pris sur la tête suite à une attaque fourbe par l’arrière et il pesait un âne mort le truc.

Un super moment, on s’est régalé. L’amiga a quand même préféré Phil Campbell et son hard rock musclé mais j’ai eu droit à un thumb up pour Accept.
Mexicanisation du pays ? Pour finir nous sommes allés dégusté quelques tacos à Pigalle dans une excellente taqueria que connait Mathilde : El Nopal.


Et voilà les amis, d’autres concerts arrivent bientôt, juste le temps de laisser reposer les tympans.
Bon courage pour la reprise demain
N.