Je rentre à pied de ma première expo post lockdown à l’Atelier des Lumières; partout dans les bars et les cafés, dont beaucoup ont sorti des tables sur le trottoir pour la vente à emporter, on s’active pour préparer au mieux la reprise imminente. Dans quelques heures la réouverture des parcs et des terrasses au 2 juin devrait être annoncée, les rues ont des airs de reconquête…
Alors vous le trouvez comment ce monde d’après, ce nouvel ordre qui émerge doucement des cendres de l’ancien? C’est sans doute encore un peu tôt pour se prononcer, mais abstraction faite des quelques adaptions qu’il a fallu apporter à notre quotidien, j’ai bien l’impression que ça va repartir comme avant non ?
Oui nous allons certainement tirer quelques leçons de cette crise, regagner une certaine autonomie, de là à revoir en profondeur la façon de fonctionner au niveau planétaire je reste perplexe, la priorité sera pour beaucoup de déjà pouvoir se relancer après trois mois plus que compliqués.
Soieries, céramique, épices, fourrures… la mondialisation ne date pourtant pas d’hier, et déjà au Moyen Age il arrivait qu’une caravane ou un navire ramène en cadeau, en plus de sa précieuses cargaison, une bonne grosse maladie, comme la peste qui a décimé l’Europe à plusieurs reprises.
A cette époque, la distanciation sociale consistait à tout passer à la chaux et à murer les maisons des malades qu’on envoyait vivre un peu au grand air dans la forêt voisine. On a même vu, dans les bagarres aux confins de l’Empire Byzantin, des gars catapulter entre deux grosses pierres quelques corps infectés sur les villes assiégées: coté gestes barrières c’était perfectible…
Pour autant, les gens du Moyen Age avaient beau croire que la terre était plate, ils avaient quand même compris que face un malade couvert de bubons, qui tousse et qui crache, le port d’un masque ne pouvait qu’aider…
En attendant, cette crise m’a obligé à annuler deux voyages dont un long courrier, et à relocaliser mes vacances autour de Paris. A la veille de la reprise, retour sur une semaine au vert sur les chemins franciliens, ambiance “de gringo à green go” c’est parti…
Vacances relocalisées
Exit l’escapade au bout du monde, je vais donc devoir passer ma semaine de vacances dans la limite des 100 kms autour de chez moi, limite au delà de laquelle je serai contraint de retourner au “village” tel un vulgaire “number 6″ (I am not a number…)
Quand on ne peut pas changer la direction du vent on ajuste les voiles; quitte à rester en Ile de France autant en profiter à fond, j’ai donc fait comme beaucoup l’acquisition d’un vélo, et je me suis inscrit sur des sites de randos.
J’ai reçu le vélo en kit, et voulant éviter de faire le spectacle aux voisins déjà bien occupés à applaudir les soignants, je l’ai monté dans ma cave, avec la minuterie qui vous replonge systématiquement dans la pénombre au moment crucial où vous venez de laisser échapper un écrou. Une douce torture…
Coté rando j’ai hésité entre le challenger Helloways, un tout nouveau site plutôt bien foutu mais encore en chantier, et le favori Visorando. Comme je n’avais ni le temps ni la patience de mener une étude comparative randomisée en double aveugle, je me suis inscrit sur les deux sites, problem solved.
Les deux sites proposent de télécharger les balades au format GPX, ce qui permet un suivi GPS, et donc de retomber facilement sur ses pattes lorsqu’on s’écarte un peu.
De bonnes chaussures, un bon vélo, une bonne compagnie, et c’est parti pour découvrir les Marolles, Trilport, Crecy et autre Brunoy, des lieux si proches dont je n’avais pourtant jamais entendu parler…
C’est vrai qu’après une bonne balade c’était un peu dommage de ne pas pouvoir se prendre un petit verre sur place, mais dès demain avec l’ouverture des terrasses ce sera possible.
Au final une bonne semaine au vert pour recharger les batteries, et prendre quelques couleurs avant la reprise.
Voyages en Méditerranée
Cette semaine c’était aussi aussi l’occasion de retourner se cultiver, avec la reprise à l’Atelier des Lumières de l’expo en immersion “Voyages en Méditerranée“.
Réservation “horodatée”, distanciation physique, affluence limitée, masque et gel obligatoire, tout est mis en place pour ne ramener de la balade que de bons souvenirs.
Coté expo, comme toujours à l’Atelier le spectacle est dans la salle, les œuvres sont projetées sur les murs, le sol et les plafonds, vous faites partie de la toile.
Pendant presque une heure, les tableaux d’une vingtaine des plus grands peintres, de Renoir à Chagall en passant par Matisse, Monet et autre Pissaro, défilent en musique. L’expo est très réussie même si on n’apprend pas grand choses car c’est purement visuel. Au passage ça fait un bien fou de pouvoir enfin reprendre certaines bonnes habitudes que nous avions dues laisser entre parenthèses ces dernières semaines.
Coté affluence nous n’étions pas très nombreux, et à aucun moment j’ai pu ressentir le moindre sentiment d’insécurité. Donc n’hésitez pas à aller vous promener dans ces tableaux de maîtres, l’expo va se prolonger de nombreux mois.
Un nouveau Format
Et voilà pour ce premier article post-confinement à l’aube d’un brave new world. Comme vous l’aurez remarqué, ces vacances m’ont aussi permis de mettre un place un nouveau format sous la forme d’un site web, baladesdenico, avec une partie blog dite “chaude”, et des pages plus statiques (la fameuse partie “froide”) qui seront dédiées entre autres aux voyages, aux lieux un peu confidentiels, aux photos, et à l’Histoire de France. Un site web c’est un peu comme un nouvel appart, au départ ça sonne vide et il va falloir meubler petit à petit.
Bonne reprise, et portez vous bien
N.