Le weekend dernier le vent s’est levé… ce vent d’automne qui sonne la fin de la récrée, qui fait disparaitre petites robes et t-shirts sous des blousons qui portent les stigmates des plusieurs mois passés au fond de l’armoire.
Ce vent frais qui vide les terrasses des cafés, jusqu’aux guinguettes les plus festives où, il y a encore dix jours, il fallait faire preuve de la plus grande résilience pour trouver une place où se poser.
Les amis, comme on dit dans les meetings politiques il n’y a pas de fatalité; aussi je vous propose de prolonger un peu l’été avec une petite série d’escapades à vélo le long de rivières et de canaux. Et pour cette première, je vous emmène aux confins de… l’Ile de France (on va commencer humble), le long de la rivière Loing chère à Tomer Alfred Sisley. Ambiance “Le jour le plus Loing“, c’est parti…
Départ gare de Lyon
Pour vous rendre avec votre vélo sur le Loing depuis Paris, le plus simple est de prendre le train (ligne R) au départ de la gare de Lyon. Attention, ce TER qui passe par Fontainebleau est très prisé des randonneurs, des cyclistes, et des adeptes de l’escalade. Par beau temps il est littéralement pris d’assaut, donc je vous recommande chaudement d’arriver un bon quart d’heure avant le départ pour pouvoir trouver une place où accrocher votre vélo.
La rivière pouvant être parcourue dans les deux sens, je vous conseille de privilégier le trajet qui vous éloigne de Paris, de manière à avoir un train quasi vide au retour afin d’avoir une chance, again, de pouvoir caser votre vélo.
Pour cette balade nous allons donc partir de Bois-le-Roi , l’arrêt juste avant Fontainebleau, et rouler une soixantaine de kilomètres jusqu’au petit village de Souppes-sur-Loing à la limite de de l’Ile de France. La bonne nouvelle, c’est que vous restez dans la zone du pass Navigo si vous en possédez un.
Entre Seine et forêt de Fontainebleau
Les premiers kilomètres alternent foret, champs et bords de Seine. Le parcours est facile mais il faut avoir des pneus renforcés car vous ne croiserez quasiment aucune route ou piste cyclable.
A Thomery vous pouvez parcourir les fameux longs sillons, un labyrinthe qui rappelle un peu les murs à pêches de Montreuil que nous avions vus dans un article précédent, sauf qu’ici les murs servaient à cultiver non pas les pêches mais le raisin.
Thomery héberge aussi le château de Rosa Bonheur la fameuse peintre animaliste, mais je doute que vous ayez le temps de le visiter car la balade est facile mais longue.
La confluence Seine et Loing
C’est à la petite ville de Saint-Mammès vous allez quitter la Seine pour suivre le Loing jusqu’à la fin de la balade. La confluence est sans doute une des plus jolies portions du trajet, avec toutes les péniches colorées qui somnolent le long de la rivière.
Si vous êtes partis tard vous serez peut-être tentés de déjeuner dans le coin, je vous conseille de pousser un peu plus loin(g), jusqu’à la jolie ville de Moret .
La pause à Moret-sur-Loing
Moret est un incontournable de la balade, il faut imaginer une petite ville médiévale les pieds dans l’eau, qui devait contrôler le trafic sur la rivière à l’époque où c’était encore navigable. Pour déjeuner il y a l’embarras du choix, dont une chouette crêperie juste au-dessus de la rivière, ou encore des petites brasseries qui font le job sur la place de la mairie.
En grattant un peu l’histoire du coin, j’ai lu que Nicolas Fouquet, le superintendant de Louis XIV qui avait été arrêté sur ordre du roi par d’Artagnan, a été emprisonné dans le donjon de la ville. Et et cela nous emmène directement au prochain blog, tout est connecté les amis…
Allez courage, on a déjà fait trente kilomètres, on quitte maintenant la belle Moret pour suivre le canal qui longe la rivière, prochain stop Grez-sur-Loing.
Le long du Canal
A partir de Moret on récupère le canal du Loing qui a été construit plus ou moins pour relier la Loire à la Seine. Le canal longe la rivière, et à vélo vous pouvez profiter des chemins de halage qui sont très peu fréquentés.
La première fois que j’ai fait cette balade c’était dans l’autre sens, en descendant la rivière. Nous étions sortis déjeuner dans une chouette auberge au niveau de la petite commune de La Genevraye.
Saisissant mon indéniable intérêt pour… les circuits courts, la patronne m’a sorti toutes ses bières locales, bières brassées à la brasserie Pachamama qui se trouve à deux pas.
Les amis, à vélo une bière c’est presque la bière de trop et vous me connaissez, je suis plutôt raisonnable… Vous pouvez aller visiter la brasserie en faisant une petite boucle dans les terres, mais quand nous y sommes allés il semble que la brasserie était fermée.
Grez-sur-Loing, un petit Barbizon
Grez est le second incontournable de la balade. Cette ville, qui a dû jouer un rôle important à la sortie du Moyen Age et pendant la guerre de cent ans, semble aujourd’hui figée dans le temps. Vous voyez ces tableaux impressionnistes montrant les premières scènes de plages, c’est un peu l’atmosphère que l’on ressent lorsqu’on emprunte le pont de pierre qui enjambe le Loing pour rejoindre la petite ville.
La ville, qui tient son nom des carrières de grès dont les rues de Paris sont pavées, a connu une certaine popularité à la fin du 19ème siècle chez les peintres américains et européens qui s’y étaient aventurés depuis la célèbre voisine Barbizon. Ces peintres ont mis en lumière la petite bourgade, qui est alors devenue un point de chute pour VIP. Stevenson aurait même déclaré que “Grès était un village particulièrement instagrammable“, mais aussi “qu’il ne fallait pas croire tout ce qu’on lisait sur les blogs“.
Le temps de se poser 5 minutes et nous voilà repartis, direction Nemours pour une fin de balade en roue libre.
Nemours, les derniers kilomètres
Passé Grez, Nemours n’est plus qu’à quelques coups de pédales. Quand vous arrivez dans les derniers kilomètres les jambes commencent à peser, aussi on a moins tendance à s’arrêter, et on se dit que finalement, si on peut attraper le train d’avant, ça permettra d’arriver plus tôt sur Paris.
La visite de Nemours, autre cité médiévale, sera donc pour une autre fois.
Vous pouvez prendre le train du retour ici car vous êtes assez loin de Paris pour espérer monter dans un train non blindé, ou bien pousser les derniers quinze kilomètres qui restent agréables, mais qui n’apportent pas grand chose de nouveau à ce que vous aurez déjà vu .
Et voilà pour cette balade au fil de l’eau. J’ai généré le fichier gpx du tour que vous pouvez télécharger ici. Au passage, si vous n’êtes pas adepte du vélo vous pouvez toujours faire une partie de la balade à pieds : le TER suit le Loing entre Thomery et Nemours (plan de la ligne R )
A suivre, on en parlait un peu avant avec l’affaire Nicolas Fouquet: une petite visite aux chandelles à Vaux le Vicomte, un des plus beaux châteaux de la région.
Bonne fin de week-end, et bon courage pour la reprise demain
N.