Nous quittons l’ambiance tribale de Pantera pour nous plonger dans l’univers onirique de Chiharu Shiota, artiste plasticienne japonaise dont les installations à base de fils de laine enchantent les visiteurs du Grand Palais depuis quelques semaines.

Allez, on prend la direction des Champs et on part se perdre dans les immenses tableaux de l’artiste nippone.
Le Grand Palais
Construit à l’occasion de l’expo universelle de 1900, le Grand Palais avait besoin de souffler un peu et a fermé pendant plusieurs années pour rénovation. Le palais avait partiellement rouvert à l’occasion des Jeux Olympiques, le monde entier avait pu admirer la magnifique verrière lors des compétitions d’escrime et autre taekwondo.

Pour vous donner une idée de la taille de cette verrière, il y a quelques années s’était installée à l’intérieur pas moins qu’une… fête foraine. Un mélange des genres incroyables.

C’est également ici que j’avais fait ma première expo à base de grandes installations. Des machines infernales avaient pris possession du lieu, dont une improbable « catapulte à pianos » qui, plusieurs fois par jour, envoyait un piano s’écraser à l’autre bout de la salle… Je pense que l’idée derrière était de dénoncer la course aux nouvelles technologies lorsqu’elles sont dénuées de sens.
The Soul Trembles
En attendant l’ouverture officielle en juin prochain, le Grand Palais fait des avant-premières, et avec The Soul Trembles ils ont créé l’évènement culturel de ce début d’année 2025.
L’installation a affiché complet très vite, au point que j’ai dû poser une matinée pour y aller. Les amis, si je disais au nico de 25 ans qu’un jour je poserai des congés pour aller voir une expo, il se serait sans doute poilé et aurait pensé que malgré les années j’avais réussi à garder mon sens de la blague.



Allez, il est temps d’aller se perdre dans les toiles de laines de cette plasticienne japonaise que je découvre.
Chiharu Shiota
Chiharu Shiota est une artiste japonaise qui a émigré très tôt, d’abord en Australie, puis à Berlin où elle vit depuis le milieu des années 90. Elle s’est d’abord essayé à la peinture, mais convaincue que tout avait déjà été inventé, elle s’est orientée vers des installations immersives et contemplatives.

Et notamment des immenses tissages en fils de laines qui emprisonnent le décor et semblent figer le temps. Je pense que pour sortir du lot, un artiste doit avoir une œuvre différenciante qui l’identifie formellement, et avec ses grandes toiles d’araignée Chiharu Shiota a su créer son propre monde.
The Soul Trembles
Passé le grand escalier, on pénètre directement au cœurde cet univers à la fois doux et inquiétant.

Lorsque je visite des installations je ne lis pas spécialement les explications, éventuellement je les prends en photo pour les consulter après-coup. J’aime déambuler et me faire mes propres impressions. Au-delà des œuvres, j’aime observer les visiteurs, comment ils appréhendent le lieu, qu’est-ce qui les inspire lorsqu’ils prennent une photo et comment ils la prennent.

Alors, que symbolisent ces fils de laine qui emprisonnent ces barques ? Est-ce si important de comprendre ce que l’artiste a voulu exprimer ? En tout cas pas pour moi, même si j’ai été bluffé par une salle où la plasticienne avait emprisonné dans une toile noire une salle de concert autour d’un piano.

Pour le coup je suis allé lire, et l’explication fait totalement sens lorsque vous l’avez. C’était quoi ? Je vous laisse découvrir par vous-même.
La balade est onirique, elle semble douce, mais plus vous avancez plus vous vous rendez compte que c’est plutôt violent et torturé. Entre deux tissages, l’artiste expose des œuvres parfois sulfureuses qui tournent autour du corps, sous forme de toiles ou de videos.


Vu le succès de cette expo je suis persuadé que si l’agenda le permet elle sera prolongée. Même si les réservations sont sold-out, la billetterie reste ouverte et ceux qui se sont présentés sans billet sont entrés juste après moi. J’avais choisi le premier créneau de la journée pour pouvoir faire un premier tour avant la foule.
Sans résa je vous recommande d’y aller tôt le matin, idéalement vers 8h45 (pour l’occasion ils ont ouvert un premier créneau à 9h) . Comme parfois dans ce type d’expo évènement, pour savoir quelle file d’attente emprunter il faut avoir fait des études poussées en physique quantique, du coup je vous le dis : ce sera la file la plus à droite.

Et quitte à faire le déplacement, le Grand Palais propose en parallèle une rétrospective sur la maison Dolce et Gabbana. Même si comme moi vous n’êtes pas branché haute couture, vous pouvez être sûr qu’ils ont mis le paquet sur la scénographie.
Vous trouverez toutes les infos ici : The Soul trembles et Dolce et Gabbana
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A suivre, une autre expo mais on change complètement de monde.
Bon week-end
N.