Le weekend dernier c’était l’édition 2024 de la Fête de l’Huma, le rendez-vous des sympathisants de gauche, des ONG, des assos, des médias, mais aussi des fêtards qui sont là pour la programmation musicale et culturelle, sans oublier l’ambiance village et les spécialités des terroirs.
Les amis peu importe vos penchants politiques si vous en avez, on part trois jours faire une cure de bonnes vibrations, un shot d’humanité dans une ancienne base aérienne transformée en temple de la fête et de la bonne humeur.
Un site immense
La Fête de l’Huma a dû quitter La Courneuve pour cause de préparation des JO de Paris, et a investi une ancienne base arienne proche de Brétigny sur Orge dans le sud de l’Ile de France. Plus d’une heure de train, un bus puis trente minutes de marche, la fête se mérite.
Une colonne s’étire depuis la gare de Brétigny jusqu’à l’entrée de la base, beaucoup sont venus avec des tentes histoire de ne rien louper de la programmation et de s’éviter les trajets quotidiens.
A la porte du site nous présentons en guise de billets des prospectus froissés car notre amie en charge des entrées s’est un peu emmêlée les pinceaux (ha je balance). L’hôtesse semble un peu circonspecte, mais quand elle comprend que nous n’avons rien d’autre à lui montrer elle nous pose les bracelets qui vont servir de sésame pendant les trois jours, et nous souhaite une bonne fête de l’huma. L’évènement attend un demi-million de visiteurs, on n’est pas à quelques entrées près.
Nous pénétrons dans l’arène et il ne nous faut pas longtemps pour réaliser que le site est immense, que même en trois jours on n’en fera jamais le tour, mais qu’on va quand même bien en profiter.
La fête de l’huma kesako ?
Si en 1930 lors des premières éditions l’idée était de promouvoir le journal l’Humanité fondé par Jean Jaurès et qui était devenu l’organe de presse du Parti Communiste, aujourd’hui la Fête de l’Huma est devenue un incontournable de la culture pop.
Même si l’évènement porte une coloration politique à gauche, la fréquentation semble très diverse. Certains ne sont venus que pour participer aux débats, et si une immense agora trône au cœur du site et accueille les rockstars de la politique, les débats sont également animés au sein des confédérations.
D’autres ne sont venus que pour l’aspect festif et il y a de quoi faire, entre la musique, les spectacles, les jeux de société, les bars et les stands de cuisines régionales. Enfin, d’autres encore sont sans doute venus profiter un peu des deux, difficile de connaitre la proportion dans tout ce beau monde mais on retrouve trois blocs comme à l’assemblée.
Le Sud Ouest, puis les ch’tis
Le site est plutôt simple à mémoriser : on y trouve toutes les régions, le village du monde, le village des livres, du sport et du numérique, et une immense variété d’assos de sensibilités sociales ou écolos, disséminées sur tout l’espace.
Au boute-feu… feu !
Nous voilà donc partis pour trois jours de Fête de l’Huma (celui qui prononce fête de l’humanité est condamné à passer les trois jours avec les témoins de Jehova qui essayent de sauver des âmes à l’entrée du site).
Par un obscur concours de circonstances je me suis retrouvé avec mes amis à devoir bosser sur le stand d’une fédération francilienne. L’idée de servir des pintes et des ricards au comptoir m’allait bien, mais quand je me suis retrouvé en salle à déplacer la salière et à servir des cafés à de sympathiques mamies attablées je me suis auto félicité de ce coup de main bénévole que j’ai pu donner pendant une heure, et je suis vite parti festoyer dans des fédérations plus funkys.
J avais repéré au départ les chapiteaux du sud ouest tels Aveyron, Landes, Gascogne, Gironde… Mais là-bas faut suivre les amis ça rigole pas, et pourtant j’ai le niveau cascadeur en fiesta.
Lorsque je visite un nouveau lieu j’aime bien me trouver un QG, l’endroit où tu retournes te poser après une balade pour réfléchir à la prochaine. Et en tournant un peu je l’ai trouvé : deux magnifiques stands du ch’Nord côte à côte : les Pays du Nord et le Pas de Calais. Un bar à cocktails, une belle carte des bières, une friterie, et surtout une ambiance magnifique…
Et quand les stands sont trop pleins, l’ambiance déborde….
Allez on va se faire quelques concerts.
Les concerts
Les amis vous savez que ma musique tourne autour du hard rock et de sa proche banlieue, mais je ne suis pas sectaire (du moins pas radicalement) et je prends souvent plaisir à écouter d’autres styles de musique quand c’est en live. On a au passage en France pas mal de groupes talentueux qui mélangent fanfare, salsa, ska, musette, musique du monde et rock (La Ruda, Debout sur le Zinc, Têtes Raides, Marcel et son Orchestre…).
Sachons-le, c’est la Fête de l’Huma qui a inventé les concerts en extérieurs. Si dans les années 1930 on avait droit a des chorales ouvrières, de l’opéra comique et du can can, en presque cent ans les plus grands groupes sont venus y jouer. Pour cette édition 2024 trois grosse scènes ont été montées aux extrémités du site : la scène Angela Davis, la scène Josephine Backer et la scène Margaret Thatcher (une des trois est évidement une blague, c’était Nina Simone)
La scène des tête d’affiches (Calogero, Louise Attaque, Shaka Ponk, Jain…) c’est Angela Davis. Infatigable Angela Davis qui est d’ailleurs venue participer à l’évènement, et qui ne doit pas être toute jeune puisqu’elle était déjà avec Lily dans la chanson de Pierre Perret.
J’ai pu faire quelques concerts sympas, entre autres Johnny Montreuil et sa poésie du bitume, la petite Mentissa qui raconte sa vingtaine à ceux qui la vivent et à ceux qui comme moi l’ont presque oubliée, ou encore Mc Solaar tout heureux de retrouver les planches…
Mention spéciale à la Ruda Salska qui a mis le feu à la scène Josephine Baker. La Ruda est revenue sur ses débuts sur les bords de Loire du coté de Saumur, un chouette moment.
Les amis je vous colle un petit montage qui alterne l’ambiance sur scène et dans les fédérations.
Un beau moment
Trois jours à naviguer entre les stands et les concerts. Le soir le site était vite surchargé, nous avons énormément marché, parfois piétiné.
Quand ca se calme d’un côté ca part ailleurs, on ne s’ennuie vraiment jamais.
Et voilà les amis, on en reste là pour ce qui a été ma première Fête de l’Huma. J’en garde un super souvenir, de très beaux moments, et j’y serai l’an prochain, peut être en mode camping tant les allers retours quotidiens sur Paris sont éreintants.
Bonne fin de weekend.
N.