Au lendemain d’une cérémonie d’ouverture que j’ai trouvé brillante, nous restons un peu dans le thème du sport et je vous emmène sur les boucles de la Marne pour l’une de mes sorties vélo préférées. La plus longue rivière de France, connue aussi pour ses guinguettes, offre de nombreuses possibilités de fuir le fracas parisien l’espace de d’une journée.

A vélo ou à pieds, la Marne regorge de coins sympas dont beaucoup sont accessibles en train. Pour débuter la boucle du jour qui fait une cinquantaine de kilomètres nous partons du château de Vincennes, mais je propose à ceux qui viennent en transport avec leur vélo d’attaquer depuis la gare RER de Joinville-le-Pont.

Je vous recommande de faire cette escapade un dimanche pour profiter de la fermeture des bords de Marne à la circulation.

Assez on enfourche les bécanes et laisse un peu un Paris cadenassé pour partir balader sur les bords du plus gros affluent de la Seine. Je colle pour illustrer un concentré de photos prises lors de différentes sorties.
De Vincennes à Joinville
La descente en pente douce du château jusqu’au pont de Joinville nous fait traverser le bois de Vincennes. On y croise les sportifs inconditionnels comme ceux qui décrassent les abus de la veille, les familles en balade dominicale, les explorateurs armés de leurs reflex, les cavalières des haras voisins qui soulèvent des nuages de poussières, et mêmes quelques marchandes d’amour pendues à leur téléphone, et qui font des heures sups.
Une dernière forte descente et voilà le pont de Joinville, et la Marne qui se dévoile avec ses eaux vertes.

Le pont franchi on peut prendre à droite et rejoindre Paris via la confluence pour une balade des plus agréables. Nous allons plutôt remonter la rivière sur sa rive gauche et nous éloigner de la capitale, mais ce n’est qu’une des nombreuses possibilités d’escapades à vélo sur la Marne et nous en verrons d’autres par la suite.
De Joinville à Gournay
La première partie de la balade se fait entre maisons bourgeoises typiques des bords de Marne et club nautiques. Et oui les amis, La Marne était déjà connue au 19ième siècle pour ses clubs de canoés et d’avirons.

Les premiers miles
Vous devrez partager la piste qui longe la rivière avec les promeneurs, les runners, et tout ce qui peut rouler (vélos, tandems, rollers, trottinettes…). Mais la cohabitation de tout ce beau monde semble bien fonctionner, en tous cas mieux qu’à l’assemblée.

Sur les iles face à Champigny, les maisons camouflées semblent rappeler la méthode du vivre heureux, vivre caché.

Chez Gegene
Si vous avez débuté en fin de matinée, vous pouvez vous arrêter casser la croute chez Gégène, une institution des bords de Marne rendue célèbre par Bourvil. Vous ne pouvez pas la rater, le chemin traverse la terrasse et les serveurs doivent slalomer entre les vélos, en mode équilibristes.
Alors on y danse toujours chez Gégène, comme en 1918 pour fêter la fin de la guerre, comme au temps du front populaire et des premiers congés payés, quand les ouvriers et les bourgeois se mêlaient aux margoulins pour aller guincher dans les guinguettes des bords de Marne.



Un « ensauvagement » certain
On reprend la route, le décor commence à changer avec les coups de pédales qui nous éloignent de la capitale. On passe Champigny, Bry et Noisy… des petites villes qui parlent principalement aux franciliens, et la nature est bientôt partout autour.


A l’approche de Gournay, on attaque un champ de bosses qui permet de descendre jusqu’à toucher l’eau, c’est une des parties que je préfère.


La Marne a tendance à monter vite, elle est parfois en crue et il faut adapter son parcours par endroit mais ça reste toujours très sympa.

Allez je vous colle un petit plan avec quelques repères pour la suite.

La Chocolaterie Menier
Une fois au pont de Gournay, je vous encourage à pousser sur quelques kilomètres jusqu’au parc de Noisiel histoire d’aller saluer une vieille dame, l’ancienne chocolaterie Menier.

Le parc de Noisiel est un petit labyrinthe, il faut trouver la passerelle qui permet de passer sur la petite ile où trône encore l’emblématique chocolaterie.


A la base un simple moulin qui battait peut-être pour les Menier ni assez vite, ni assez fort, la chocolaterie s’est transformée au 19ième siècle en un bâtiment industriel des plus innovants, faisant du petit business familial un empire du chocolat.
En 1900 les amis, Menier c’est 50% de la production mondiale de chocolat.

Vous pouvez passer derriere l’ancienne plus grande chocolaterie au monde, aujourd’hui classée aux monuments historiques, et faire une boucle cacaotée sur la petite ile qui l’héberge.



Si vous souhaitez visiter la chocolaterie et sa cité ouvrière attenante, il vous faudra revenir lors des journées du patrimoine.
Nous revenons sur nos pas jusqu’au pont de Gournay pour faire une petite pause. Généralement nous nous arrêtons au Capuccino à l’entrée du pont, une petite brasserie italienne prisée des amateurs de vélo, et qui fait selon l’envie de bons cafés ou de bonnes pizzas.

Le Pont de Gournay
Le pont de Gournay, qui permet de basculer sur la rive droite de la Marne, offre l’une des plus belles vues sur la rivière.

Après 25 kms (20 depuis Joinville) nous sommes déjà à la moitié du parcours. On peut rester rive gauche et revenir par le même chemin, mais nous allons plutôt traverser et rentrer par la rive droite.
Retour par la rive droite
A la sortie du pont de Gournay nous serrons à droite pour un petit détour vers le lac de Vaires, une base de loisir aménagée sur une ancienne carrière de sable. En temps normal on peut faire le tour de la pièce d’eau, mais la dernière fois tout était verrouillé pour cause de JO.

En effet, Vaires accueille les épreuves d’aviron et de canoé-kayak, et reste un plan B pour la natation si la Seine s’avère trop polluée.
Le parc de la Haute Ile
On revient sur nos pas et on repart vers Paris. En étant attentif on peut voir partir sur la gauche un étroit chemin de halage à fleur d’eau, c’est la seule petite difficulté du parcours si on peut parler de difficulté.



Je m’y suis lamentablement vautré en voulant éviter de mettre pied à terre car il avait plu et la piste n’était qu’une énorme flaque de boue. Et évidement c’est à ce moment que déboulent un gars à vélo avec (je pense) sa fille, qui eux passent facile, et qui viennent inquiets aux nouvelles histoire de bien faire mal à l’égo.
Ce petit chemin semé d’embuches vous emmène jusqu’au parc de la Haute Ile, un vrai poumon dédié à la biodiversité. Une friche inondable qui permet d’observer la wild life de la Marne.

On peut aussi y croiser de drôles d’installations, comme cette espèce de cornet amplificateur qui vous propose de vous assoir en son centre, et de chanter pourquoi pas un medley de Charles Aznavour et de Aya Nakamura.

La fin du périple
Nous reprenons la route, le parcours s’urbanise à mesure que Paris se rapproche. Neuilly Plaisance, le Perreux puis Nogent, et nous sommes déjà de retour à Joinville. La bonne nouvelle, c’est que la rive droite applique également les bords de Marne apaisés le dimanche.



Vous pouvez maintenant rejoindre la gare de Joinville, ou bien remonter jusqu’au château de Vincennes et passer par une de mes guinguettes préférées, Rosa Bonheur, que nous verrons plus en détails lorsque je me déciderai à écrire sur ce bois de Vincennes que j’affectionne particulièrement.

Pour finir, lors de ma dernière sortie je roulais au pas derrière un papa et sa fillette d’une dizaine d’années au moment de traverser la terrasse de Gégène. La gamine réclame une pause chez Gégène, mais le papa ne semble pas posséder ce pouvoir décisionnel en l’absence de la madré. Pas rancunière, la gamine se met à gouailler sur son vélo beaucoup trop grand la chanson de Bourvil. Ca m’a fait rigoler, du coup on se la passe histoire de finir cette belle escapade sur un air d’accordéon.
Et voilà les amis, après une petite cinquantaine de kilomètres et une grosse dose de plaisir nous voilà revenus à notre point de départ. A vélo ou en baskets, n’hésitez pas à aller découvrir cette jolie rivière, ses péniches et ses guinguettes animées.
Bon weekend
N.