Que peut-il bien se cacher derrière ces « lueurs du temps » qui sonnent un peu comme un roman de gare ? Les amis, le week-end dernier l’ancienne capitale des comtes de Champagne proposait sa première déambulation aux chandelles de l’été. Une occasion immanquable de revenir saluer Provins, sans doute la plus médiévale des cités.
Allez on saute dans la voiture et on met le cap aux confins de l‘Ile de France. Après l’escapade chez les comtes du Perche nous voilà donc chez leurs homologues de Champagne, on va bien voir si les bons comtes font les bons amis.
Les Lueurs du temps
La vieille ville a pris pour l’occasion des airs de chapelle ardente. Des centaines, peut-être des milliers de bougies ont été installées le long des petites ruelles moyenâgeuses. Les chandelles commencent à donner leur pleine mesure dès le coucher du soleil.
Coté fréquentation c’est un peu moins familial que lors des fêtes médiévales, sans doute à cause de l’heure tardive. Il manque aussi les médiévistes, ces passionnés du moyen âge qui viennent chercher lors des fêtes les objets médiévaux qui manquent à leur collection.
La Tour Cesar
La Tour Cesar est l’emblème de la ville, et comme elle se visite ce soir on y fonce avant que le gros de la foule ne la prenne d’assaut.
Visible à des lieues à la ronde, l’énorme tour défensive qui date du 12ième siècle symbolise le pouvoir des comtes de Champagne, ces vassaux qui étaient plus riches que le roi de France himself tant la région était prospère, en particulier grâce à ses grandes foires.
La ville est située à la croisée des routes commerciales. Sous l’impulsion des comtes, Provins devient un lieu d’échanges incontournable avec ses immenses foires.
Les contrées du nord descendent avec leurs draps, leurs cuirs, leurs fourrures… tandis que les pays du sud, en commerce avec la méditerranée, l’Orient et Byzance, remontent soieries, épices, objets de culte comme produits de luxe.
On y vend également des aliments, du vin, des armes, des produits artisanaux, des bijoux, de la porcelaine… Sans oublier le précieux sel, cet or blanc qui permet de conserver les aliments.
Au fil des époques, l’édifice va servir de tour de guet, de tour défensive, de refuge en cas d’attaque, et même de prison pour ceux qui viendraient interférer avec le bon fonctionnement des foires.
Alors les amis, pourquoi ce nom de Tour César ? Le fameux chef de guerre romain n’a, à priori, rien à voir avec l’édifice. C’est plutôt la robustesse et le coté hors norme de la tour qui lui aurait valu ce surnom, en référence à la puissance et la solidité de l’empire romain et de son consul.
En bas la file d’attente commence à s’allonger, il est temps de descendre et de laisser la place à d’autres voyageurs du temps.
La Balade des remparts
Nous laissons un peu l’animation de la vieille ville pour sortir en direction des remparts. Des remparts étrangement désertés alors que, pour moi, le point d’orgue de la visite de Provin reste la balade sous les remparts.
Les amis, si vous allez visiter Provins n’oubliez pas d’aller vous balader sous les remparts massifs qui ceinturent la vieille ville.
Il n’est pas loin de minuit et la ville haute s’ambiance toujours, entre concert pop, manèges et barbes a papa. Une dernière déambulation, un kir à la rose (la rose est également un emblème de la ville) et nous quittons Provins en nous promettant d’y revenir dès juin prochain pour les médiévales.
Retour sur les médiévales
On profite de notre passage à Provins pour revenir sur les médiévales, ces grandes fêtes qui font revivre chaque année, et pendant deux jours, l’ambiance des foires du Moyen Age qui attiraient les commerçants de toute l’europe.
Médiévistes, familles comme curieux, tout le monde vient remonter la pendule et se replonger un millénaire en arrière. Pendant deux jours on festoie et on fait ripaille, on consomme hypocras et hydromel, et les plus raisonnables optent, non pas pour des bouteilles, mais pour des gourdasses d’eau.
Au programme des danses, des joutes, et un bal médiéval auquel je n’ai pas assisté, ce qui me donne la meilleure des raisons pour y retourner l’an prochain.
Le plus impressionnant reste sans doute le marché sous les remparts, là où vous trouverez pour sûr ce petit objet curieux qui manque à votre déco, cette déco qui inquiète tant vos proches et vos invités.
Les médiévales, c’est l’occasion de se réconcilier avec cette période obscure de notre histoire, période que les lumières ont voulu assombrir plus encore, histoire de pouvoir briller de mille feux.
Et voilà les amis, on en reste là pour cette visite aux lueurs du temps.
Je vous ai précisé en préambule que le weekend dernier c’était la première édition. Save the date : la seconde soirée aux chandelles c’est samedi prochain, le 20 juillet, pour célébrer le passage de la flamme olympique à Provins.
A vos agendas, et bon weekend.
N.
