On profite de ce surprenant grand beau temps qui illumine Paris pour enfin ressortir le vélo, direction Saint Denis pour saluer un lieu unique : la nécropole des rois et reines de France.
Construite sur la tombe du premier évêque de Paris, la basilique Saint-Denis est un lieu unique et elle accueille pour encore deux semaines une expo qui a fait grincer quelques dents, on ne pouvait pas rater ça.

Allez on fait chauffer les cuisses et on file tenter le Saint Denis style, en espérant que personne ne nous stoppe à base de popopopop !
Le canal Saint Denis
Le chemin le plus naturel pour rejoindre la basilique depuis Paris est le canal Saint Denis qui relie l’Ourcq et la Seine au niveau du bassin de la Villette.

Le canal se divise au niveau de la Géode (qui au passage vient de rouvrir) : la partie Ourcq file au nord vers Meaux et la Marne, tandis que le canal Saint Denis part à l’ouest rejoindre la Seine.

Le temps de jeter un oeil au bassin de la Villette toujours aussi animé et j’attaque la Street Art Avenue, le petit nom donné aux berges du canal Saint Denis. Vous l’aurez compris, le canal a servi de terrain de jeu à la crème des street artistes français et internationaux, et offre une balade poétique et engagée entre la Villette et le Stade de France.


Petite mention spéciale pour la fresque de Minos qui partage son corps avec Minas, je suis évidemment un big fan de Goldorak.

Une balade sympa même si les oeuvres ont du mal à masquer une certaine précarité. Les berges ne sont pas très fréquentées en ce dimanche midi: quelques vélos, des gars qui poussent de la fonte et d’autres assis, l’air absent, qui regardent le temps s’écouler au fil de l’eau.
Une trentaine de minutes graphiques jusqu’au stade de France et je quitte le canal pour prendre la direction du centre de Saint Denis

La basilique Saint Denis
On sent que la ville a fait des efforts pour inclure les cyclistes, et l’entrée dans la capitale du neuf trois est plutôt fluide. Quelques rues sans âme comme on en trouve partout puis on débouche sur l’esplanade de la basilique, une jolie place bordée de bars et de restaurants dont les terrasses ont fait le plein.


C’est un secret pour personne, Saint Denis fait partie de ces villes régulièrement passées au peloton d’exécution médiatique. Mais sur ce blog on s’efforce de jeter une lumière différente, et aujourd’hui on va mettre le focus sur ce joyau que constitue la dernière demeure des rois de France.

Allez on pousse la porte de la cathédrale et on monte se balader dans l’Histoire de France.
L’ÉVÊQUE Denis
Le premier évêque d’un Paris qui s’appelait alors Lutèce avait pour mission de christianiser la Gaule, jusqu’à ce que les romains ne finissent par se fâcher et ne le décapitent sur la butte Montmartre, on est à peine en l’an 250. La légende raconte que Denis a ramassé sa tête et a marché quelques kilomètres vers le nord jusqu’à ce qu’il ne s’effondre, à l’endroit même où la basilique a été construite.
Les amis, si vous voyez dans une église la représentation d’un gars qui se balade en transportant sa tête l’air farceur, c’est probablement l’évêque Denis.

La NÉCROPOLE des rois et reines de France
Un homme qui marche six bornes en portant sa tête entre ses mains, ça donne envie de se placer sous sa protection. Les premiers à se faire inhumer à Saint Denis sont les aristocrates francs, puis le bon roi Dagobert (qui n’a jamais mis sa culotte à l’envers) va lancer la coutume et Saint Denis va devenir la nécropole des rois et reines de France.

La petite église construite sur la dépouille de l’évêque Denis va se transformer en monastère, puis en une superbe cathédrale gothique n’ayant qu’une seule tour, l’autre ayant été abattue par les aléas climatiques. Quarante trois rois, trente deux reines, des dizaines de princes et princesses, de VIP, et certainement d’autres découvertes à venir.
Les amis sachez le, Saint Denis est aujourd’hui la plus grande nécropole royale au monde.

De la punk Anne de Bretagne à la terrible Catherine de Medicis, du Roi Soleil à Louis XVI et Marie Antoinette, la plupart des monarques qui ont régné sur la France sont inhumés ici.


Mais si je suis venu aujourd’hui à Saint Denis ce n’est pas que pour prendre un shot d’histoire de France, c’est aussi pour saluer le travail d’une photographe qui a fait grincer quelques dents.
Les nouvelles reines
Elle s’appelle Sandra Reinflet, elle se présente comme « inventeuse d’histoires vraies », et pour faire écho aux trente deux reines inhumées dans la basilique elle a décidé de mettre en lumière une trentaine d’habitantes de Saint Denis et d’Aubervilliers.

Les nouvelles reines
Elles se nomment Jessy, Samia, Thérèse… Elle sont bénévole, surveillante d’externat, auxiliaire de vie ou encore mère célibataire, et elles ont toutes en commun un parcours compliqué mais exemplaire. Sandra Reinflet est allée à leur rencontre dans différentes structures sociales de la ville et a réussi à les convaincre de participer à son projet : rendre visibles les invisibles.

La photographe engagée a réalisé une série de portraits en projetant sur les visages et les corps la lumière des vitraux, une manière de couronner ces héroïnes du quotidien, celles pour qui on jouait des casseroles aux fenêtres pendant le lockdown.

La polémique
On pourrait penser que le geste est universel, mais il y a quand même un collectif identitaire qui est venu vandaliser une expo à leux yeux pro-immigrationniste, et même blasphématoire du fait que deux ou trois de ces femmes portaient le voile. Chacun appréciera la noblesse de ce combat.



Les amis, les expos photos ça m’a toujours gonflé, mais ce weekend Sandra Reinflet m’a réconcilié avec le genre, on vient pour prendre un shot d’histoire et on repart avec un bol d’humanité.
L’expo court encore une quinzaine de jours, n’hésitez pas à aller saluer le travail et la démarche de cette photographe engagée, je vous colle son site ici SandraReinflet.com
On en reste là avec cette escapade dyonisienne, à suivre sans doute des histoires de cerisiers.
Bonne soirée
N.
6 commentaires
Très sympa ton blog nico! Ca donne envie de refaire le même parcours… ☺️👍
Top !! Foncez-y l’expo dure jusqu’au 27 !
Merci nico pendant que tu pedaler sur St denis nous faisions notre dame de paris. Promis la prochaine sera st denis meme si l expo photo ne sera plud là tu as su tres bien en parler à travers tes images.
Merci Marie Claire, y aura certainement un super truc à faire 🙂
Si je n’avais pas eu un train à prendre je t’aurais bien accompagné. Merci pour le partage Nico.
Next time Manu ! Bonne fin de weekend !