Des journées dont l’après-midi a disparu, un froid humide qui glace les os… ce début décembre se prête bien à aller se réfugier dans des expos bien chauffées et qui ne sont jamais aussi nombreuses qu’en cette période. Cette semaine je vous emmène au cœur de la matrice, dans une balade contemplative bercée par l’intelligence artificielle et la musique électro.
Les amis on fonce au Grand Palais Immersif découvrir ce nouveau lieu dédié aux expositions numériques. Direction le quartier Bastille pour découvrir Pixels la dernière installation de Miguel Chevalier, un pionnier dans l’art contemporain et qui utilise les technologies numériques et les flux de données pour ses créations.
L’Intelligence Artificielle
Pour ma génération, l‘IA a émergé dans la musique, la littérature et dans les salles obscures, bien avant de gagner les applis mobiles et les micro-processeurs. Le snobisme voudrait que je cite le 2001 de Kubrick et son supercalculateur HAL (prenez, pour chaque lettre la lettre de l’alphabet qui suit…), voire le sombre Blade Runner avec ses « replicants », mais pour moi c’est avec Mondwest et surtout dans les pas du Terminator, à courir derrière Sarah Connor( I’ll be back), que m’est venue cette passion pour ces films, pas si dystopiques, où la machine prend conscience de son asservissement et déclare à l’humanité une guerre totale de libération .
Le Terminator, avec dans la peau (synthétique) du T-800 l’incontournable Schwarzenegger, face à une Linda Hamilton pas encore en mode badass survivaliste, a été sans doute le premier virage qui va mener quinze and plus tard à Matrix. Matrix, pour beaucoup le graal en matière de films d’anticipations, qui a revisité le mythe de la caverne et dénoncé en filigrane la réalité alternative que nous percevons quand nous sommes connectés aux réseaux.
En tous cas les amis, on ne peut pas dire qu’il y a vingt ans on voyait cette IA émergente d’un très bon œil.
Séquence souvenirs, dans le cadre de mes études j’ai été amené à développer ce qu’on appelait un système expert, l’idée était d’avoir un moteur qui évalue le risques d’une anesthésie générale pour un patient. On avait généré un moteur d’inférences avec des règles pondérées, ma madre avait apporté son background médical. C’était un petit démonstrateur sympathique sans autre prétention, mais le prof d’IA s’est pris au jeu et nous a dit qu’on devait s’associer avec lui et le faire breveter, que c’était novateur et qu’on allait se gaver !
Avec mon binôme nous savions ce qu’il y avait sous le capot, on voyait déjà le scandale arriver et on n’avait pas envie de mettre trop de judiciaire dans nos études. On s’est contenté d’une bonne note à l’UV, mais je me rappellerai toujours de ce prof qui, à défaut d’IA, avait pour le coup de l’optimisme artificiel à revendre.
Alors si l’IA tabassait dans les movies, dans la vraie vie c’était pas encore ça. A part essayer d’éviter de s’empoisonner en cueillant des champignons ou taper une partie d’échecs contre l’ordi pour passer le temps dans le TGV, on ne voyait pas grand-chose arriver. Et puis là tout semble s’accélérer: on voit débarquer des voitures autonomes, des chatbots capables de converser et qui vous assistent efficacement, de la maintenance prédictive qui détecte les problèmes avant qu’ils ne surviennent… les amis on bascule doucement dans l’ère Skynet.
J’ai l’impression que nous sommes entrés ces dernières années dans un nouveau monde qui nous échappe un peu. Généralement on nous vend un virage techno en promettant qu’on va enfin pouvoir traiter les maladies incurables, et les premières applications sont souvent pour faire tomber le satellite sur la tête du voisin. Difficile de savoir jusqu’où tout cela va nous mener : des robots domestiques, des avions sans pilotes… Et si la finalité de tout cela, c’était de pouvoir transférer sa conscience dans une machine : la quête ancestrale de l’immortalité.
Houla les amis j’arrête là, c’est un truc à finir en couv’ de « sciences et philosophie » et je m’en voudrais de vous abandonner pour voler vers la célébrité. En tous cas sachez que tout ce que vous lirez ici est garanti 100% sans IA , tout est fait maison.
Pixels au Grand Palais Immersif
Avec cette météo maussade, n’hésitez pas à pousser la porte de ce Grand Palais Immersif, une extension du Grand Palais qui est longtemps resté fermé pour travaux et qui a rouvert cet été pour les JO. Vous y découvrirez une expo à la fois contemplative et interactive, plutôt engagée, avec une bande son planante, parfois inquiétante. Viendez fusionner avec la matrice, l’expo dure jusqu’au 26 Janvier.
Allez je vous colle une petite vidéo en essayant de pas trop spoiler.
Et voilà les amis on en reste là avec cette balade en IA. Coté expo vous en avez une autre carrément géniale à la Gaité Lyrique : Pulse; on y reviendra peut être.
Je vous colle quelques liens : grandpalais-immersif.fr et www.gaite-lyrique.net
Bonne fin de weekend
N.
