Nous avons vu ces dernières semaines comment une actualité pouvait en chasser une autre; les conseils de défenses se suivent mais ne se ressemblent pas, et les militaires en retraite ont remplacé les scientifiques sur les plateaux télés.
On ne peut qu’espérer une issue rapide, avec une négociation acceptable pour toutes les parties; car chaque jour de combat reste un risque sérieux d’embrasement généralisé. J’ai une pensée particulière pour les populations qui subissent et n’ont rien demandé, mais la politique n’est-elle pas l’art d’empêcher les gens de s’occuper de ce qui les regarde…
Les amis je ne vais m’appesantir plus longtemps sur cette guerre qui occupe déjà tous les médias, nous sommes plutôt ici pour nous changer les idées. Direction cette semaine le sud de l’Ile de France, à la découverte d’une artiste qui fut à une époque mondialement connue; nous irons ensuite découvrir une expo fashion, puis nous finirons par les courses du moment.
Ambiance “Imagine all the people” c’est parti…
Le chateau de Rosa Bonheur
Je ne sais pas si ce nom de Rosa Bonheur vous parle. Si vous pensez à cette femme noire devenue un symbole de la lutte contre la ségrégation raciale après avoir refusé de céder sa place à un passager blanc, là vous êtes sur Rosa Parks.
Rosa Bonheur est une peintre animalière française du 19ème siècle, et qui a été reconnue dans le monde entier à une époque où l’on se demandait si les femmes étaient capable de peindre. Son chateau à Thomery fait partie de ces nombreuses pépites, un peu confidentielles, situées à moins d’une heure de Paris.
Ayant perdu sa mère tôt et avec un papa prof de dessin embrigadé dans une secte, la petite Rosa enchaine les placements en pensions et les échecs, jusqu’à que son padré décide de jouer un peu son rôle et lui apprenne les rudiments du dessin.
En moins d’un an, c’est la jeune ado qui donne des conseils à son père, et qui commence à faire de l’argent avec la peinture. A vingt ans elle expose déjà dans les grands salons, mais c’est son “Marché aux chevaux” qui va lui donner une notoriété mondiale. L’immense tableau de 5m de large va lui rapporter 40000 francs, de quoi acheter son chateau et le peupler de lions et d’autres animaux improbables.
Alors d’habitude je m’efforce à ne mettre que des photos persos, mais comme le tableau est exposé au Metropolitan de New York, je suis allé honteusement piquer l’image sur un site.
Coté personnalité, il faut imaginer une petite femme d’un mètre cinquante doté d’un gros caractère; elle fume le cigare et paye un droit de travestissement pour pouvoir porter le pantalon. Elle n’est pass intéressée par les hommes, on lui connait simplement deux grandes amitiés féminines, Nathalie et Anna.
Rosa Bonheur possède une clientèle riche et fait beaucoup d’argent. Elle sera la première artiste à recevoir la légion d’honneur, directement des mains de l’Impératrice Eugénie.
Et quand Napoléon III fait la grosse erreur d’attaquer la Prusse en 1870, et que la blague tourne à la débâcle, le Roi de Prusse écrit à Rosa pour l’avertir que ses armées arrivent sur Paris, mais qu’elle n’ aucun souci à se faire: son chateau n’est pas menacé. C’est dire le succès de la miss, qui d’ailleurs déchirera la lettre de colère; c’est son amie qui va récoler les morceaux pour la faire passer à la postérité.
Ayant beaucoup aidé sa famille de son vivant, Rosa va léguer tous ses biens à sa dernière amie Anna (la famille ne va pas bien le vivre). Rosa Bonheur est aujourd’hui inhumée au Père Lachaise avec les deux amies qui ont partagé sa vie.
Voilà les amis, si vous ne connaissiez pas cette artiste qui est injustement tombée dans l’oubli, le préjudice est réparé. N’hésitez pas à aller lui rendre une petite visite si vous passez dans les environs de Fontainebleau, le chateau fait aussi salon de thé, concerts, expos..
Vous trouverez tous les renseignements ici : www.chateau-rosa-bonheur.fr
On remonte maintenant sur Paris, à la rencontre d’un artiste plus contemporain.
Expo Thierry Mugler
S’il y a vraiment un monde étanche, où l’entre-soi est roi, c’est bien le milieu de la mode et de la haute couture. Et pourtant, nous avons droit régulièrement à des expos grand-public avec des scénographies bluffantes.
Après Yves Saint Laurent et Jean Paul Gaultier, c’est au tour de Thierry Mugler d’être mis à l’honneur, et c’est aux Arts Décos, dans un pavillon du Louvre.
L’expo baigne dans une obscurité qui met particulièrement bien les œuvres en valeur, on remonte le temps depuis ses dernières creations jusqu’à ses débuts.
Au delà des oeuvres, dans ce type d’expo le spectacle est aussi dans la salle, avec des visiteurs surlooké, en branchitude absolue. Avec mon sweet goldorak je me sentais un peu décalé.
Comme le gars était brillant et touchait un peu à tout, au-delà des fringues il y a une partie consacrée à ses photos, une autre à ses parfums dont le fameux Angel. J’ai fait l’expo au moment où le covid était au plus haut, et c’était drôle de voir tout le monde poser son nez sur les coquillages pour sentir les parfums. Ca faisait un peu “pour un billet acheté, une semaine d’arrêt offerte”.
Je ne vais pas plus spoiler l’expo, vous savez sans doute que Thierry Mugler est décédé il y a quelques mois, vous avez jusqu’à fin avril pour aller le saluer au MAD (musée des arts décos), toutes les infos ici : madparis.fr/couturissime
La course du Grand Paris Express
Flirtant avec le quintal depuis quelques mois, j’ai décidé de me remettre au running, et quoi de plus motivant pour cela que de s’inscrire à une des nombreuses courses proposées en région parisienne. Pour la première, j’ai choisi celle du Grand Paris Express, qui part de la place de la République jusqu’au Stade de France à Saint-Denis.
La remise des dossards est prévue à 7h30 du matin, le réveil pique un peu. Pendant que les cadors s’échauffent, nous avons opté pour un back-up au café du coin, l’objectif pour celle-là c’est de rendre du plaisir et d’arriver au bout dans un temps honorable.
Avec l’actu du moment, cette espèce de communion réchauffe le cœur, et c’est dans une superbe ambiance que le départ est donné.
Le parcours suit le canal de l’Ourcq sur une dizaine de kilomètres, et l’arrivée se fait carrément dans le stade de France. Malgré le chrono, les participants s’entraident et s’encouragent, une belle leçon.
Avec 10000 inscrits et un RER à l’arrêt ce jour là, ça a été un peu physique de regagner Paris en métro… Mais la course très orientée écolo était plutôt bien organisée.
J’ai adoré l’expérience, et je me suis donc inscrit aux deux prochaines : Run My city qui est une course insolite au travers de monuments parisiens (lors de la dernière édition ils avaient traversé par exemple le Grand Palais), et les 10K d’Adidas qui est une course pour le coup plus sportive, intra-muros. Evidemment pour les deux je vas essayer de recruter.
C’est tout pour cette semaine, à suivre une escapade avec le Petit Prince.
Bon weekend.
N.